2004.01.30
2004.01.30
Vieillissement de la main-d’œuvre – Négocier la formation en emploi
Le discours sur la formation de la main-d’œuvre commence à changer. Il y a à peine quelques années, dans de nombreux milieux de travail, il fallait se battre pour faire respecter nos clauses d’ancienneté pour l’accès à la formation. Les employeurs jugeaient peu rentable de former les « plus de 45 ans » et privilégiaient la formation des plus jeunes. Ceci engendrait souvent des conflits intergénérationnels parmi nos membres.
Nos revendications sont toujours pertinentes
Dans un contexte de vieillissement de la main-d’œuvre, avec des pénuries appréhendées dans plusieurs secteurs d’activité économique, on se demande même aujourd’hui comment on va pouvoir convaincre les travailleuses et travailleurs plus âgés de demeurer sur le marché du travail. On aura effectivement besoin de cette main-d’œuvre, de son expertise, des connaissances et de la maîtrise qui ne s’atteignent que par des années de travail. Dans bien des milieux, du privé comme du public, on a malheureusement pris conscience de cette richesse trop tard, souvent après avoir fait des pressions pour encourager les plus âgés à quitter le marché du travail.
Lors du colloque de la FTQ sur le vieillissement de la main-d’œuvre, en janvier 2003, la formation en emploi a fait l’objet de discussions et de propositions concrètes. Conscients que la formation tout au long de la vie de travail est un enjeu d’importance pour nos membres, et même une condition de survie de nos emplois dans bien des milieux de travail, nous voulons avoir notre mot à dire sur tout ce qui concerne l’organisation de la formation. Nos revendications, dont celle concernant la mise en place d’un comité paritaire de formation dans chacun de nos milieux de travail, sont donc toujours d’actualité.
De nouvelles approches de formation
De nouvelles approches ont été développées, souvent à l’initiative des syndicats. Nombre de nos membres en avaient assez qu’on juge leurs compétences à la seule lumière des diplômes qu’ils avaient ou non acquis. Ce qui a forcé la réflexion et le développement de nouveaux moyens pour reconnaître formellement les compétences acquises par l’exercice d’un travail.
C’est dans les comités sectoriels de main-d’œuvre que s’est canalisée et structurée cette réflexion, qui a mené au développement et à la reconnaissance de nouveaux modes de formation axés sur les besoins et les réalités des milieux de travail, comme le compagnonnage, c’est-à-dire la formation par des collègues.
Nous pouvons profiter du contexte des pénuries appréhendées de main-d’œuvre pour remettre sur la table nos revendications en matière de reconnaissance des acquis et des compétences et pour tenter de convaincre les employeurs d’adopter une approche de formation continue dans chacun de nos milieux de travail.