2006.05.26
2006.05.26
La FTQ lance un appel aux députés du Québec pour les inviter à voter en faveur du projet de loi anti-briseurs de grève déposé par le Bloc Québécois
Montréal, le 26 mai 2006 – Aux termes d’une rencontre de travail et d’une conférence de presse conjointe avec le Bloc Québécois et la CSN, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), a donné son appui au projet de loi anti-briseurs de grève du Bloc Québécois.
« Un tel projet de loi constitue une priorité pour nous, à la FTQ. Aucune travailleuse, aucun travailleur n’exerce son droit de grève à la légère. La loi doit donc protéger ceux et celles qui doivent y recourir en s’assurant que les règles n’avantagent pas indûment des employeurs peu scrupuleux. Il ne doit pas subsister deux catégories de travailleuses et de travailleurs au Québec », de mentionner le président de la FTQ, Henri Massé.
« Le Bloc Québécois a toujours été profondément convaincu de la nécessité de protéger toutes les travailleuses et tous les travailleurs par le moyen de dispositions anti-briseurs de grève. Ce projet de loi est ainsi le 10e présenté par le Bloc Québécois visant à faire adopter des dispositions interdisant le recours aux travailleurs de remplacement.
« Le Bloc Québécois et la FTQ vont tout faire pour que cette dixième tentative soit la bonne. Il est toutefois nécessaire pour nous tous de travailler main dans la main, avec acharnement. Il faut expliquer. Il faut convaincre les parlementaires de la Chambre des communes, un à un », a poursuivi Gilles Duceppe.
Deux catégories de travailleurs et travailleuses au Canada, non merci!
La FTQ souligne que l’actuel projet de loi a l’avantage d’être à peu de choses près, la copie de l’actuelle loi québécoise dont la jurisprudence est déjà bien connue. À ce jour, et contrairement aux prophètes de malheur, aucune entreprise n’a dû fermer ses portes en raison d’une telle loi. Bien au contraire, et tous s’entendent pour le dire, l’adoption d’une loi anti-briseurs de grève au Québec a eu des effets positifs, en civilisant les relations de travail, en améliorant le climat entourant les conflits, et en évitant de très longues grèves ou lock-out.
Parce qu’au fédéral, aucune loi anti-briseurs de grève ne protège les travailleurs et les travailleuses, plusieurs conflits s’éternisent sans raisons valables. Est-il besoin de rappeler de triste mémoire, les longs conflits à Vidéotron, Sécur Desjardins, Cargill et Radio-Nord.
« Il ne doit pas y avoir deux classes de travailleurs au Québec. Quelque 93 % des travailleurs sont couverts par la loi québécoise, il n’y a pas de raison pour que les personnes oeuvrant sous juridiction du Code canadien du travail n’aient pas les mêmes protections. Il ne peut exister deux classes de citoyens au Canada », de renchérir le président de la FTQ.
Les statistiques parlent d’elles-mêmes
La durée moyenne en jours de travail perdus de 1992 à 2002 est de 15,9 jours selon le Code du travail du Québec et de 31,1 jours selon le Code canadien du travail, soit une différence de 95,6 %. Cela réduit la durée des conflits de travail.
En 2002, alors que les travailleurs sous juridiction fédérale composaient 6,6 % de la main-d’oeuvre au Québec, ils étaient responsables de 48 % des jours perdus à cause des conflits de travail.
Un autre exemple: le nombre de jours perdus par 1 000 employés de 1992 à 2002 est de 121,3 jours selon le Code du travail du Québec et de 266,3 jours selon le Code canadien du travail soit une différence de 119,5 %.
Loin d’être la catastrophe appréhendée, la loi anti-briseurs de grève québécoise est maintenant acceptée par le patronat et on ne voit pas de plus grande tendance à avoir recours à la grève au Québec qu’ailleurs au Canada.
Rappelons qu’à la dernière tentative de faire adopter une loi anti-briseurs de grève à Ottawa, le projet de loi a été défait par seulement 12 voix. Notons à ce moment que les députés libéraux membres du cabinet Martin, dont les ministres québécois, ont voté contre le projet de loi.
La FTQ invite donc les députés libéraux du Québec, ainsi que les députés et ministres conservateurs du Québec à faire leurs devoirs envers les travailleurs et les familles qu’ils représentent et à voter pour le projet de loi. D’ailleurs, la FTQ entend rencontrer au cours des prochaines semaines chacun des députés afin de les convaincre de la nécessité d’une telle loi au fédéral.