2015.04.14

2015.04.14

Se tourner vers l’avenir

Il faut remercier le chroniqueur Michel Hébert de nous donner l’opportunité d’expliquer notre position sur l’enjeu du pétrole. Nous sommes syndicalistes et nous voulons bâtir une véritable économie verte au Québec, par exemple en refusant un modèle économique basé sur le pétrole des sables bitumineux.

Mais, dans sa dernière chronique, M. Hébert nous accuse de parler des deux côtés de la bouche. D’un côté, dit-il, nous manifestons contre les changements climatiques aux côtés des environnementalistes. De l’autre, l’épargne des syndiqués, par exemple dans le Fonds de solidarité ou à Fondaction, est investie en partie dans le pétrole. C’est vrai. Par contre, depuis des années, les politiques de placement des fonds syndicaux s’accompagnent d’une politique d’actionnariat responsable. Nous utilisons notre pouvoir d’actionnaire pour pousser les entreprises à de meilleures pratiques environnementales et sociales.

Cela dit, le problème est ailleurs. Cesser d’investir dans le pétrole ne réglera pas le problème de fond qu’est la dépendance structurelle de notre économie envers le pétrole. Oui, nous avons besoin de pétrole. Nous en consommons tous les jours, comme la majorité des environnementalistes qui luttent pour une économie sans pétrole. Mais pour l’avenir, nous refusons un développement économique basé sur le pétrole.

Un jour, il n’y aura tout simplement plus de pétrole. Puis, il y a plus urgent : les connaissances scientifiques actuelles établissent hors de tout doute que nous ne pouvons pas nous permettre de consommer tout le pétrole encore disponible sur la planète, sauf à mettre en péril la survie même de l’espèce humaine.

Bref, ne rien faire, ou prétexter qu’on ne peut rien y faire, est sans doute l’attitude la plus irresponsable de ce début de 21e siècle. La lucidité nous impose d’agir rapidement pour transformer nos pratiques de production, de transport et de consommation.

Transformer notre économie n’est pas une mince affaire. Nous sommes extrêmement conscients des sacrifices sous-jacents pour les travailleurs, les travailleuses et les communautés qui dépendent des industries polluantes. Mais il est devenu évident que nous ne pourrons pas maintenir ces emplois ou en créer de nouveaux en ne faisant rien pour lutter contre les changements climatiques.

C’est la raison pour laquelle nous dialoguons avec les écologistes et les gouvernements et que nous intervenons auprès des employeurs. Pour exiger une transition vers une économie plus verte, pour y inclure la création d’emplois de qualité et des mesures de protection pour les gens dont la vie quotidienne dépend des secteurs touchés. Ce qui doit être fait demande du courage, de la vision et, surtout, un État fort.

 

SERGE CADIEUX, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, FTQ
JACQUES LÉTOURNEAU, PRÉSIDENT, CSN

Lettre d’opinion parue le 14 avril 2015 dans le Journal de Montréal

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