Les problématiques de dépendance et d’assurances collectives

Avant tout : une maladie à reconnaître
L’alcoolisme et la toxicomanie est une maladie qui, comme toutes les maladies, peut et doit être traitée. Cette conception doit être reconnue et partagée par les parties syndicales et patronales afin que les personnes en difficulté ne subissent pas de mesures discriminatoires ou de représailles. Il est tout aussi important de négocier un régime d’assurance-salaire et d’assurance-maladie qui les reconnaissent.

La travailleuse ou le travailleur qui s’absente de son travail pour recevoir des traitements ou des soins médicaux, en vue de sa réhabilitation, doit bénéficier de la même couverture salariale que pour toute autre maladie. On doit donc lui verser un pourcentage de son salaire en conformité avec les dispositions de la convention collective au chapitre de l’assurance salaire.

De même, il importe de réclamer le remboursement complet des frais de séjour pour thérapie. Actuellement différentes modalités de protection s’appliquent; cela va du nombre de jours passés dans un centre spécialisé au nombre déterminé de séjours en thérapie; on peut aussi prévoir un montant maximum couvrant en tout ou en partie les frais de séjour dans une maison de thérapie.

Il faut savoir que dans certains milieux de travail, les modalités d’assurance-salaire et d’assurance-maladie font partie intégrante de la convention collective. Ailleurs, elles figurent dans les polices d’assurance. Il importe alors de s’assurer que l’employeur apporte les modifications négociées au libellé du contrat collectif d’assurance .

Le traitement des dépendances et les assurances collectives : des problèmes courants

Dans le cadre de ses travaux, le comité permanent sur l’alcoolisme, la toxicomanie et les autres dépendances de la FTQ s’est penché sur les problèmes rencontrés, avec les assurances collectives, pour venir en aide aux personnes souffrant d’alcoolisme ou de toxicomanie. En fait, plusieurs difficultés, de divers ordres, surviennent avec les compagnies d’assurance, ou avec l’employeur, lorsqu’une personne désire s’engager dans une démarche de réhabilitation.

Nous présentons, ici, une liste de ces problèmes qui se regroupent sous deux irritants majeurs :

  • le manque de reconnaissance de la maladie et de ses traitements
  • la lourdeur et la rigidité des procédures de traitement de dossier par les compagnies d’assurances.

Le manque de reconnaissance de la maladie et de ses traitements

  • Certains régimes d’assurances ne reconnaissent pas encore l’alcoolisme et la toxicomanie comme des maladies.
  • Certaines polices n’incluent aucune clause par rapport au traitement des problèmes d’alcoolisme, de toxicomanie et des autres dépendances.
  • Plusieurs polices d’assurance prévoient la possibilité de financer une thérapie (financement de la thérapie et remplacement de salaire), mais une seule thérapie, ce qui correspond bien mal à la réalité de la dépendance où plus d’un traitement est souvent nécessaire pour permettre à une personne de cesser sa consommation.
  • Le choix de la thérapie est trop souvent influencé par les exigences des compagnies d’assurances privées. Ces exigences ne permettent pas nécessairement au travailleur de suivre le traitement adapté à ses besoins. Par exemple, la majorité des compagnies d’assurances privées imposent le choix des cures fermées (28 jours), essentiellement offertes par les maisons de thérapies privées.
  • Les compagnies d’assurance, comme les employeurs, ont une vision négative de l’alcoolisme et de la toxicomanie, surtout par rapport à d’autres maladies; une perception qui peut avoir un impact décisif dans la gestion des dossiers.

La lourdeur et la rigidité des procédures• Procédure longue et compliquée.

  • L’administration est aussi lourde et complexe pour les médecins; le dossier médical n’est pas toujours rempli « correctement » pour répondre aux exigences des compagnies. Le formulaire devient plus important que le diagnostic!
  • Certaines compagnies engagent des firmes de consultants pour déterminer si la personne a besoin, ou non, de soins. Contre-expertise par un « gestionnaire de cas », ce n’est plus le médecin qui a le dernier mot…
  • Le gestionnaire de cas fait aussi un suivi serré (appels fréquents à la personne) visant un retour rapide au travail, souvent au détriment de la réhabilitation de la personne.
  • Il y a aussi trop de rigidité dans le suivi des dossiers. Par exemple, une personne suivie par un psychologue qui prend trois semaines de vacances pendant son traitement s’est vue coupée ses prestations par la compagnie d’assurance parce qu’un « traitement actif » est obligatoire!

Enfin, nous remarquons qu’il y a de nombreuses disparités entre les différents régimes d’assurances collectives quant aux traitements des problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie, selon les milieux de travail et la couverture négociée.

Par exemple :

  • certains régimes d’assurances ne paient pas la thérapie;
  • d’autres ne paient pas plus de 21 ou de 28 jours;
  • d’autres ne paient pas pour le suivi psychologique après un séjour en maison de thérapie;
  • souvent, les travailleuses et travailleurs à temps partiel ou surnuméraire ne sont pas couverts;
  • plusieurs contrats d’assurance sont désuets en raison de l’augmentation des coûts des différents types de traitement.

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