De Pueblas à Saint-Thomas-de-Joliette
Saint-Thomas-de-Joliette est le village d’accueil de Lucia Albino. Originaire de Pueblas au Mexique, elle est arrivée au Québec avec son mari à l’été 1993. Avant de quitter son pays, Lucia travaillait comme commis dans une boutique de lingerie féminine. Elle aimait le contact avec la clientèle.
À son arrivée, Lucia n’avait pas une connaissance fonctionnelle de la langue française, mais elle a tout de même réussi à se trouver un emploi dans une entreprise d’emballage de linge. Ses conditions de travail étaient très difficiles : elle travaillait dix heures par jour et gagnait 6 $ l’heure.
Une expérience personnelle qui mène à l’implication syndicale
Au cours des deux premières années qui ont suivi son arrivée, Lucia a également travaillé dans d’autres secteurs d’activité, dont celui de l’agriculture. Au cours de cette période, elle a réussi à apprendre suffisamment le français pour être embauchée comme caissière dans un Provigo sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal. Depuis, elle a travaillé dans tous les départements du magasin. Le 10 janvier dernier, elle y fêtait son quinzième anniversaire de service.
Comme la plupart des personnes immigrantes, Lucia n’avait pas une grande connaissance du monde syndical québécois. De nature curieuse et par souci de s’informer, elle a rapidement commencé à assister aux assemblées syndicales de son unité, la section locale 500 des TUAC.
Il y a trois ans, un incident s’est produit dans son milieu de travail qui l’a forcée à s’intéresser d’encore plus près aux affaires syndicales. Elle a postulé sur un poste affiché, mais celui-ci a été attribué à une personne avec moins d’ancienneté qu’elle. À ce moment-là, elle a pris le temps de lire sa convention collective pour comprendre que ses droits avaient été bafoués et elle a décidé de déposer un grief. Sa section locale l’a appuyée tout au long du processus et un règlement a finalement eu lieu.
Forte de son expérience, elle comprend mieux aujourd’hui le rôle du syndicat et la nécessité de sa présence dans les milieux de travail pour préserver les droits des travailleurs et des travailleuses. C’est ainsi qu’elle a décidé de s’impliquer activement dans sa section locale. Elle a été élue au poste d’assistante déléguée en 2008.
En plus de ses nouvelles fonctions, Lucia suit différentes formations syndicales. Cela lui permet de constater que le mouvement syndical est une grande famille qui s’entraide, et ce, à travers toute la province.
« J’ai compris que si les travailleurs ne s’organisent pas pour défendre leurs causes, qui va le faire? »
Fière représentante du Québec
Il y a deux ans, les dirigeants des TUAC lui ont proposé de les représenter à la Convention de la Coalition des syndicalistes latino-américains (CSLA) qui se tenait en Ontario. Elle a accepté volontiers d’y participer et elle est ainsi devenue une représentante de la Coalition pour le Québec.
« Je souhaite aider et informer tous les travailleurs et collègues de leurs droits. Connaître nos droits nous permettra d’être plus forts. »
Sa motivation l’incite à devenir formatrice pour partager son expérience et ses connaissances avec les autres travailleurs et travailleuses.