2025.05.26

2025.05.26

Traversiers : l’arbitrage ou la grève? La décision repose entre les mains de la société d’État

Québec, le 26 mai 2025. — Le Syndicat des Métallos et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) demandent l’intervention d’un arbitre pour dénouer l’impasse dans les négociations avec la Société des traversiers du Québec (STQ), une société d’État. Si la STQ consent elle aussi à un arbitrage, le déclenchement de la procédure suspendrait tout moyen de pression, y compris la grève.

« Ça fait deux ans que les négociations s’étirent et ça tourne en rond. Nous souhaitons donc remettre le dossier dans les mains d’un arbitre qui déterminera le contenu du prochain contrat de travail. Nos demandes salariales sont justes et s’inscrivent tout à fait dans la logique de ce qui se fait ailleurs pour des métiers comparables dans le secteur privé. Nous avons confiance qu’un arbitre se rendra à cette évidence », fait valoir le directeur québécois des Métallos, Nicolas Lapierre.

Le Code du travail du Québec prévoit le recours à l’arbitrage lorsque les deux parties en font la de-mande au ministre du Travail. « L’arbitrage, lorsque les deux parties y consentent, peut être une façon valable pour régler un litige. Le Code du travail le prévoit déjà et nous demandons ici au gouverne-ment et à sa société d’État d’y consentir pour éviter une grève générale illimitée », déclare la prési-dente de la FTQ, Magali Picard.

Elle ajoute du même souffle que le projet de loi no 89 est « inutile » et même nuisible aux relations de travail. « Si Québec peut imposer unilatéralement un arbitrage dans le secteur privé, ça vient casser l’équilibre des négociations et favoriser systématiquement les patrons. S’il est adopté, ça va tirer vers le bas les conditions de travail au Québec. Le Code prévoit déjà des dispositions pour l’arbitrage et nous demandons au gouvernement et à sa société d’État d’y avoir recours », explique Magali Picard.

Arbitrage : une main tendue

Jusqu’à présent, les grèves se sont déroulées au compte-goutte dans les traversiers du Québec, par séquences de 2 et 3 jours. Trois des quatre accréditations syndicales Métallos ont maintenant en main un mandat de grève générale illimitée, à déclencher au moment jugé opportun.
« Nos membres ont été bons joueurs, mais après trois ans sans augmentations de salaire, avec la période d’inflation qu’on a traversée, ils ont raison d’être à bout. Nous tendons la main à la Société des traversiers du Québec, qui peut éviter le conflit en demandant elle aussi un arbitrage. Le gouver-nement et sa société d’État ont un choix à faire : c’est l’arbitrage ou la grève », explique Nicolas Lapierre.

Les 150 officiers mécaniciens et officiers de navigation des 5 traverses ainsi que 120 syndiqué.e.s non breveté.e.s des traverses de L’Isle-aux-Coudres, de Sorel et de L’Isle-aux-Grues sont sans contrat de travail depuis plus de 2 ans et n’ont pas eu d’augmentation salariale depuis maintenant plus de 3 ans.
Le Syndicat des Métallos a déposé une plainte pour négociations de mauvaise foi à l’encontre de la STQ, en lien avec les négociations particulièrement ardues et longues à la fois pour les officiers méca-niciens et de navigation et pour les syndiqués non-brevetés.

Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le plus important syndicat du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.

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