PLUS DE PÉTROLE, MOINS DE SOUVERAINETÉ
Le reportage de Radio-Canada intitulé « Du sable dans l’engrenage » nous apprenait récemment que le Canada s’était engagé secrètement à quintupler sa production de pétrole à partir des sables bitumineux pour satisfaire les besoins énergétiques des États-Unis. La télévision d’État a omis de dire que c’est en vertu d’un accord plus global, qu’il a pris cet engagement : il s’agit du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité (PSP).
Comme le précise le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), dont fait partie la FTQ, le Canada, les États-Unis et le Mexique ont lancé le PSP le 23 mars 2005 à Waco au Texas, au ranch de George W. Bush. Les dirigeants du Canada et du Mexique ont accepté de lier encore plus étroitement l’avenir de leur pays à celui des États-Unis en s’engageant dans un processus d’approfondissement de l’intégration non seulement économique mais aussi militaire et politique.
En prétextant vouloir protéger les citoyens de la menace du terrorisme et faciliter le commerce, ce partenariat prévoit l’adoption de mesures telles qu’une intégration plus grande des marchés nord-américains de l’énergie, l’harmonisation du traitement à l’endroit des immigrants, des réfugiés ou des touristes étrangers, et la création de politiques communes de sécurité. Le PSP qui prolonge et approfondit l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), constitue aussi un abandon additionnel de souveraineté par le Canada au profit de son puissant voisin.