2002.06.25

2002.06.25

Non au démantèlement de Vidéotron !

Au moment d’aller sous presse (Monde ouvrier mai-juin 2002), les membres des sections locales 2815 et 1417 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) chez Vidéotron entamaient leur cinquième semaine d’une grève (lock-out) marquée par la provocation et le harcèlement patronal, la désinformation du public et les tentatives de discréditer les interlocuteurs syndicaux pour faire oublier les vrais enjeux du conflit.

Les véritables enjeux
Trois enjeux majeurs sont au centre de la lutte des syndiqués déterminés à sauvegarder leurs emplois et des conditions de travail qu’ils n’ont pas volées : la vente de 664 techniciens de Vidéotron à la firme Alentron, filiale de Entourage Solutions technologiques; des demandes patronales sur la semaine de travail et les jours fériés qui représentent plus d’un mois de travail supplémentaire sans salaire; et la volonté claire de Quebecor de démanteler Vidéotron.

Des briseurs de grève
Depuis le début du conflit de travail, l’employeur a recours à des briseurs de grève pour remplacer les syndiqués. Une telle pratique est inacceptable et ne fait qu’ajouter à la provocation, selon Gilles Dubé, président de la section locale 1417 : «On le sait, quand il y a des scabs, il y a des risques de violence. Ça crée une situation explosive. Il y a des gens qui ont la mémoire courte. Ce sont de véritables drames qui ont poussé le gouvernement du Québec à voter la loi anti-scabs pour pacifier les conflits de travail. Quand on fait appel à des scabs, on joue avec le feu.» Une telle loi n’existe pas pour les entreprises de compétence fédérale.

À qui profite le crime ?
Quant aux actes de vandalisme et aux bris de câbles survenus depuis le début du conflit, le président de la section locale 2815, Yves Lalonde, rappelle que «de tels actes ne servent en aucune manière la négociation». Commentant les accusations de l’employeur imputant ces actes aux syndiqués, Yves Lalonde a ajouté que «les accusations portées par Vidéotron ne font que jeter de l’huile sur le feu et exacerber les tensions, dans un contexte où l’employeur recourt à des scabs.»

Entourage n’a pas été créée pour démanteler une entreprise
Pour ce qui est de la tentative de Vidéotron de légitimer la vente de ses techniciens à Entourage en martelant que cette entreprise est une créature du Fonds de solidarité de la FTQ, Denis Plante, conseiller syndical du SCFP, rappelle que «Entourage a été créée pour générer des emplois pour des gens que Bell venait de mettre en chômage, pas pour réduire les conditions de travail des autres travailleurs du secteur.»

Après un mois de piquetage, malgré les provocations, le harcèlement et les injonctions, les membres du SCFP chez Vidéotron, partout au Québec, sont plus déterminés que jamais à lutter jusqu’au bout pour contrer le démantèlement de l’entreprise et faire respecter leurs conditions de travail.

… et Vidéotron Télécom
Pour sa part, Michel Ouimet, vice-président Québec du Syndicat des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), a rappelé au Conseil général de la FTQ du 28 mai qu’un autre groupe de travailleurs et de travailleuses de Vidéotron subissaient un lock-out depuis le 30 avril 2002. «Nos membres sont bien conscients que l’attention publique se porte sur le groupe le plus important en nombre, avec lequel nous sommes d’ailleurs solidaires. Nous faisons face au même employeur, aux mêmes représentants patronaux. Aussi, nous avons d’excellentes communications avec nos confrères du SCFP», a assuré le porte-parole des 115 syndiqués de Vidéotron Télécom.

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