2025.10.24

2025.10.24

Monsieur Roberge, mettez fin à l’incohérence en immigration temporaire!


Lettre ouverte du secrétaire général, Denis Bolduc, parue dans Le Devoir, le 24 octobre 2025.


Loufoque, la solution soumise par la ministre fédérale de l’Emploi, Patty Hajdu ? Au contraire, il s’agit de la seule avenue permettant de rendre cohérente la planification de l’immigration au Québec.

Alors que Québec s’apprête à annoncer, d’ici quelques semaines, une baisse radicale de l’immigration permanente, le ministre Jean-François Roberge réclame dans le même temps au gouvernement fédéral de hausser les seuils d’immigration temporaire. Difficile de faire preuve de plus d’incohérence.

C’est que depuis qu’Ottawa a limité, à l’automne 2024, à 10 % le nombre de travailleurs étrangers temporaires pouvant être embauchés par un même employeur, les associations patronales se sont liguées pour réclamer une clause de droits acquis qui permettrait de prolonger le permis de travail fermé de ces travailleuses et travailleurs, considérés comme essentiels. Et depuis l’été, le ministre Roberge s’est fait leur porte-voix auprès d’Ottawa. Alors même qu’il propose une réduction des seuils d’immigration !

Mercredi dernier, la ministre fédérale de l’Emploi, Patty Hajdu, a répondu au ministre Roberge en lui offrant son aide afin de donner un statut permanent aux travailleurs étrangers temporaires qui sont considérés comme essentiels.

C’est justement ce que réclame la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) : que le gouvernement québécois mette en place, de toute urgence, des voies d’accès vers un statut permanent pour ces travailleurs. Leur contribution est essentielle à l’économie du Québec. Et le gouvernement québécois dispose déjà de tous les leviers nécessaires afin de permettre à ces travailleurs de conserver leur emploi et de continuer à contribuer à l’économie du Québec.

Parce qu’encore une fois, les discussions portent sur les travailleurs migrants, mais sans eux. On réclame des prolongations des permis fermés, mais on omet volontairement de parler des réalités vécues par ces travailleuses : conditions précaires, dépendance envers l’employeur, violations de droits fondamentaux. Un système qui les traite comme une main-d’œuvre jetable, uniquement bonne à pourvoir des postes dont on dit pourtant qu’ils sont essentiels pour l’économie québécoise. Le permis de travail fermé est au cœur des abus. Il a pour effet de créer une seconde classe de travailleurs.

Or, en réponse à la proposition d’Ottawa, le ministre Roberge prétend qu’elle manque de sérieux. Sa position est incohérente : que ces travailleurs reçoivent un statut permanent ou qu’ils demeurent dans un statut précaire, comme le réclame le ministre, n’a aucun impact sur la « capacité d’accueil » si chère au ministre. Dans les deux cas, ces travailleurs occupent un logement et font usage des services publics ! Pourquoi le ministre insiste-t-il autant pour maintenir ces travailleurs dans des situations de vulnérabilité ?

Monsieur le Ministre, il est temps de mettre fin à l’incohérence. La FTQ est d’accord avec vous pour affirmer que ces travailleurs sont essentiels pour le Québec. Faites la chose qui s’impose : accordez-leur un statut permanent. Le recours à l’immigration temporaire a trop duré. Il est grand temps que le Québec comble ses besoins de main-d’œuvre permanents avec de l’immigration permanente.

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