TÉMOIGNAGE – Pierre Soucisse

Je ne sens plus l’animosité qu’il y avait avant envers notre langue. C’est un gros acquis. (Photo: Serge Jongué)
Pour les différents groupes ethniques, c’est la même chose. Selon sa culture, chaque groupe aura des priorités différentes. Il faut s’ajuster. C’est parfois complexe, surtout à Montréal, quand il y a de très nombreuses ethnies dans un même milieu de travail. Alors, il y a plusieurs priorités différentes à gérer.
Je trouve que généralement on travaille plus en français aujourd’hui qu’il y a 25 ans. Il y a eu beaucoup de progrès. Entre autres dans lesusines dont les propriétaires sont étrangers. Ils arrivent ici, se renseignent sur nos lois, et ils trouvent normal de les respecter. Comme ils le feraient s’ils s’installaient en Allemagne ou ailleurs.
Ce qui a surtout changé, ce sont les mentalités. Je pense à une travailleuse péruvienne qui était fière de nous dire que son français s’améliorait. Dans le fond, elle nous disait qu’elle comprenait l’importance de parler français au travail et dans la vie. Je ne sens plus l’animosité qu’il y avait avant envers notre langue. C’est un gros acquis.
Mais en même temps, il faut être prudent. On ne peut lâcher les guides et penser que ça va aller tout seul. Les guides, il faut les tenir serrées. Il y a 25 ans, il fallait aussi fouetter, mais ce n’est pas la réalité d’aujourd’hui.