2024.08.27

2024.08.27

Changements au Programme des travailleurs étrangers temporaires – Les gouvernements lancent de la poudre aux yeux, mais ignorent les droits des travailleurs étrangers

Montréal, le mardi 27 août 2024 La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec invite les gouvernements de Québec et d’Ottawa à revoir en profondeur le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) ainsi que les termes de leur entente sur le Traitement simplifié qui permet de contourner les règles du programme.

Les annonces relatives au PTET des deux gouvernements passent à côté d’importants problèmes. Une planification durable de l’immigration temporaire nécessite d’abord l’abolition du permis de travail fermé et une garantie d’accès des travailleurs migrants à une immigration permanente. Le déséquilibre dans les droits encourage les employeurs à tourner le dos à la main-d’œuvre locale, parmi laquelle on trouve aussi des personnes immigrantes et des demandeurs d’asile.

« Tant et aussi longtemps que les travailleurs étrangers seront assujettis à des conditions de travail inférieures à celles des travailleurs locaux, les employeurs seront incités à avoir recours à une main-d’œuvre étrangère. Il faut s’assurer que tous les travailleurs aient les mêmes droits et arrêter de permettre d’avoir deux classes de travailleurs, dont l’une n’est pas libre d’aller travailler ailleurs et de revendiquer de meilleures conditions de travail », affirme le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

Les modifications apportées par Ottawa quant à la proportion de TET dans une même entreprise ne s’appliqueront pas à la majeure partie des TET recrutés au Québec, puisqu’ils le sont en vertu de la procédure de Traitement simplifié, qui a permis le recrutement de 63 % des TET l’an dernier au Québec. Cette procédure, qui s’applique à quelque 247 professions, permet aux employeurs d’offrir aux travailleurs un salaire moindre que dans le PTET général et que dans le reste du Canada, de recourir à un nombre illimité de TET puisque le seuil de 10 % ne s’applique pas, et de recruter à l’étranger sans même avoir à démontrer des efforts de recrutement sur le marché du travail local.

« Pendant que les gouvernements apportent des modifications de façade au PTET, ils demeurent silencieux sur les observations essentielles du Rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines d’esclavage : l’important déséquilibre du pouvoir causé par les permis fermés et la nécessité d’un accès réel à la résidence permanente dès l’arrivée au pays », ajoute Denis Bolduc.

Le Rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines d’esclavage avait pointé du doigt le Canada dans son document publié le 22 juillet dernier, et fait de l’abolition des permis de travail fermé sa première recommandation, soulignant que la précarité structurelle serait « atténuée […] si ces derniers avaient systématiquement la possibilité d’obtenir le statut de résident permanent ».

La FTQ est très préoccupée par les conséquences des changements successifs dans les modalités du programme pour les travailleurs étrangers temporaires déjà sur le territoire et qui ont consacré souvent des sommes importantes pour immigrer au Québec.

« Il faut cesser de considérer les travailleurs migrants comme de la main-d’œuvre jetable, à qui on ne donne pas les mêmes droits. Là où les besoins de main-d’œuvre sont permanents, l’immigration doit l’être aussi. L’enjeu de l’immigration doit faire partie de notre projet de société. Une vraie réflexion en profondeur s’impose et elle doit replacer les valeurs d’égalité et d’inclusion au cœur de notre système », conclut Denis Bolduc.

La FTQ est la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses

Source : FTQ
Renseignements : Jean Laverdière, 514-893-7809, jlaverdiere@ftq.qc.ca
Pour suivre notre page Facebook : www.facebook.com/laFTQ

 

 

Formation syndicale

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) |

LE MONDE OUVRIER

Consulter Le Monde ouvrier

À DÉCOUVRIR!

Outil de recherche en jurisprudence

À VISIONNER

L’éducation à la FTQ : 50 ans de solidarité

Documentaire sur l'éducation syndicale