2006.03.13
2006.03.13
Les travailleuses et travailleurs domestiques au Québec sont exclu(e)s de l’égalité!
Conférence de Presse pour le lancement de la campagne CSST pour les travailleuses et travailleurs domestiques
3506 rue Université jusqu’au bureaux du Premier Ministre du Québec
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, un groupe de travailleuses domestiques et leurs supporteurs se sont rassemblés dans le but de lancer la campagne « CSST pour les travailleuses et travailleurs domestiques » avec une conférence de presse ainsi qu’une visite dans les bureaux du Premier Ministre, Jean Charest.
Un membre du comité d’administration du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, Stéphanie Premji, a entamé l’événement avec un résumé de la manière dont les travailleurs et travailleuses domestiques sont écartés de l’égalité et ce, dû à leur exclusion au niveau des protections de la santé et sécurité au travail :
« Sous la législation relative à la CSST (Commission de la santé et de la sécurité du travail), les 25,000 travailleuses et travailleurs domestiques au Québec ne sont pas considéré(e) comme égales et égaux aux autres salarié(e)s. Elles et ils n’ont pas automatiquement accès à une indemnisation en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle aux frais de leurs employeurs. Le travail domestique n’a pas moins de valeur que d’autres formes d’emplois. Ainsi, tous les travailleuses et travailleurs devraient être traité(e)s de façon égalitaire sous la loi. »
Contrairement à tous les autres salarié(e)s au Québec, et contrairement aux travailleuses et travailleurs domestiques en Ontario, en Colombie-Britannique et au Manitoba, les travailleuses et travailleurs domestiques au Québec n’ont pas automatiquement accès à l’indemnisation par la CSST et doivent défrayer elles-même ou eux-même les cotisations à la CSST si elles ou ils veulent y avoir accès.
Tess Tesalona, coordonnatrice du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants ainsi qu’ancienne travailleuse domestique, a souligné le fait que la grande majorité du travail domestique est accomplie par des femmes immigrantes et des femmes de couleur. « Le travail à la maison a été sous-estimé et sous-indemnisé depuis trop longtemps. La perte de revenu attribuée à un accident de travail peut être dévastatrice pour une famille lorsque ces femmes ne peuvent pas accéder à l’indemnisation. »
En réponse à cette situation, Judy Arizobal de PINAY (Organisation des femmes philippines du Québec) ainsi que Nancy Celestin de l’Association des aides familiales du Québec, ont mentionné aux journalistes certains problèmes que leurs membres
rencontrent. Elles ont notamment souligné le cas spécifique d’une femme qui a souffert
de problèmes de santé mentale reliés au travail, de blessures graves aux doigts dues à des morsures de chiens ainsi que de sévères maux de dos.
Plus de 70 organisations se sont joints à ces trois organismes pour le lancement de la campagne. Ils demandent que le gouvernement amende la loi de la CSST pour inclure les travailleurs et travailleuses domestiques pour ainsi reconnaître leur importance. Voici leurs demandes :
1. que la loi en vigueur soit amendée pour inclure la couverture obligatoire des travailleuses et travailleurs domestiques par leurs employeurs au régime d’indemnisation, et ce sans égard au statut d’immigration ni à la validité du permis de travail;
2. que toute l’information de base concernant la CSST soit disponible en d’autres langues que le français.
Des leaders de la Fédération des femmes du Québec, de la Fédération des travailleurs du Québec, de la Confédération des syndicats nationaux ainsi que de d’autres organismes étaient présents. Michèle Asselin (présidente de la FFQ), Louise Mercier (présidente du Comité sur la condition féminine de la FTQ et vice-présidente de la FTQ) et Gaétan Châteauneuf (vice-président du Conseil central du Montréal métropolitain – CSN) étaient tous d’accord sur le fait que les travailleurs et travailleuses domestiques devraient avoir des droit égaux et ce, autant du point de vue des droits des femmes que de celui des droits des travailleurs.
L’événement s’est terminé avec une marche vers les bureaux du Premier Ministre Jean Charest, où les délégués ont livré leurs demandes et une lettre réclamant une action concrète du gouvernement. Les participants à l’événement ont promis de continuer à se battre jusqu’à ce les travailleurs et travailleuses domestiques ne soient plus exclus de l’égalité.