2005.04.08
2005.04.08
Avec l’appui de la FTQ, le syndicat Unis demande à Ottawa de réduire les importations de vêtements et de textile de Chine — Négociation prochaine de la convention collective modèle pour 4 000 salariés
Montréal, le 8 avril 2005 – Mme Lina Aristeo, directrice du Conseil du Québec du syndicat Unis-Unite-Here et vice-présidente de la FTQ, et M. Henri Massé, président de la FTQ, ont annoncé aujourd’hui le lancement d’une vaste campagne pour exiger du gouvernement canadien la mise en vigueur de mesures de protection contre l’importation de vêtements et de textile de Chine. Cette campagne, qui vise à protéger des milliers d’emplois, coïncide avec le début prochain des négociations en vue du renouvellement de la convention collective modèle touchant 4000 travailleuses et travailleurs de l’industrie du vêtement pour hommes au Québec.
«La négociation de cette convention collective maîtresse est très importante pour les travailleuses et les travailleurs de l’industrie, déclare M. Henri Massé. Lors de la dernière négociation il y a quatre ans, l’économie était complètement différente de ce qui prévaut maintenant. Le Conseil du Québec a pris l’initiative de se battre pour les emplois de ses membres et de faire tout ce qui est possible afin que l’industrie du vêtement au Canada soit protégée.»
Un salaire annuel moyen de 19,760$
Le salaire des travailleuses et des travailleurs (couturières, tailleurs, etc.) varie entre le minimum de 8$ l’heure en vigueur dans l’industrie et environ 12 à 14$ l’heure pour celles et ceux qui ont des années d’expérience. Le salaire d’un coupeur qui compte 28 années d’expérience, par exemple, peut être de 16$ l’heure maximum. En moyenne, les travailleurs gagnent 9.50$ l’heure, soit un salaire annuel d’environ 19 760$. L’indice des prix à la consommation au Canada augmente continuellement et le coût de la vie a augmenté en moyenne de 2.4% par année au cours des trois dernières années, pour un total de 7.1%.
Malgré l’impact des importations de la Chine, plusieurs membres de l’Association des manufacturiers de vêtements continuent à bien performer. Cependant, plusieurs membres de l’association ont pu élargir leur sous-traitance en Chine et au Mexique (variant de 33% à 70% de leur production).
Limiter les importations de Chine
Suite à l’augmentation des importations, le syndicat Unis-Unite-Here lance une campagne demandant au gouvernement du Canada de mettre en vigueur des mesures de protection de l’industrie prévues par l’OMC. Ces mesures de protection auront pour effet de limiter les importations de Chine et aideront à préserver des emplois ici.
« Lorsque la Chine s’est jointe à l’OMC, il y a eu un pré-requis qui donnait à tous les pays la possibilité de limiter l’augmentation des importations de Chine », affirme Lina Aristeo, directrice du Conseil du Québec. Des pays comme le Pérou, la Turquie et l’Argentine ont déjà adopté des mesures de protection contre les importations et, cette semaine, l’Association du textile des États-Unis a déposé une requête pour que des mesures de protection de l’industrie soient aussi établies. Si notre gouvernement n’intervient pas tel que le font les États-Unis, les importations inonderont encore davantage notre marché et beaucoup de Canadiens resteront sans emploi.»
A la suite de l’abolition partielle en 2002 des quotas sur les importations, des dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses canadiens oeuvrant dans l’industrie du vêtement et du textile ont perdu leur emploi. Entre temps, les importations chinoises en vêtements de bébé ont augmenté de 427% et la part de marché des importations de Chine a grimpé de 14.7% à 54.1%. Les jupes et chemisiers en tricot venant de Chine ont augmenté de 406.3% et la part de marché des importations chinoises a grimpé de 20.7% à 61.5%. Le 1er janvier de cette année, tous les quotas sur les importations de textiles et vêtements chinois ont été abolis et on craint des pertes d’emplois d’une ampleur similaire.
Ottawa doit intervenir
Notre syndicat est le premier et le seul organisme qui demande au gouvernement canadien d’intervenir contre l’augmentation constante du contrôle de la Chine sur cette industrie. Ce soir, lors d’une réunion spéciale à Montréal des leaders syndicaux de l’industrie du vêtement pour hommes, les travailleuses et travailleurs commenceront une campagne de revendications. Des cartes de protestation seront envoyées à Jim Peterson, ministre du Commerce international, incitant le Tribunal canadien du commerce international à mettre en vigueur des mesures limitant le nombre croissant de vêtements importés de Chine. Les travailleurs et travailleuses ajouteront des morceaux de rebuts de matériel provenant de leur milieu de travail à leurs cartes de protestation.
Certains des employeurs dont le personnel est syndiqué avec le Conseil du Québec produisent des marques de qualité telles que Brooks Brothers, Nordstrom, Saks Fifth Avenue, Neiman-Marcus, Nautica, Marshall Fields, Barneys New York et J. Crew.
Montréal, No 3 dans la production de vêtements
L’industrie de l’habillement au Canada détient la sixième place en importance avec environ 100,000 employés dans 3,900 établissements. L’industrie du textile emploie de son côté 43,000 salariés. Le Québec à lui seul compte pour 55% de la production de vêtements au Canada. Après Los Angeles et New York, Montréal détient la troisième place dans la confection de vêtements en Amérique du Nord.
Unis-Unite-Here est un syndicat international qui représente 440 000 membres en Amérique du Nord dont 40,000 au Canada travaillant dans les industries comme le vêtement, le textile, les buanderies, les centres de distribution, les hôtels et les restaurants.