2003.10.08

2003.10.08

Une situation qui doit changer – L’assurance-emploi fait souffrir au lieu d’aider

Les statistiques ne mentent pas : durant les dix dernières années, les femmes et les jeunes ont majoritairement fait les frais des réformes successives du régime d’assurance-emploi. Cette situation doit changer.

Un rapport publié début septembre par le Congrès du travail du Canada (CTC) et la FTQ montre que le Régime d’assurance-emploi mis en place en 1996 procure des prestations à seulement un tiers des travailleuses et 44 % des travailleurs qui perdent leur emploi.

La FTQ et le CTC réclament du gouvernement fédéral qu’il bonifie sans tarder l’accessibilité au régime d’assurance-emploi pour couvrir au moins 70 % des chômeurs et chômeuses. Les données compilées par le CTC confirment combien le marché du travail a changé. Les travailleurs et les travailleuses d’aujourd’hui ont plus besoin qu’avant d’un régime d’assurance-emploi qui les protège entre deux emplois.

Le régime doit donc être revu en fonction de la réalité actuelle du marché du travail. Par exemple, il est inadmissible que le nombre minimal des heures de travail pour être éligible à des prestations ait triplé.

La recherche montre que la protection de l’assurance-emploi a été coupée de moitié depuis le début des années 90. Au cours de cette même période, les femmes ont été plus nombreuses à chercher de l’emploi dans les secteurs qui comptent largement sur une main-d’œuvre à temps partiel ou saisonnière comme le tourisme ou les services.

« À l’heure actuelle, le gouvernement fédéral semble administrer ce régime d’assurance dans son propre intérêt plutôt que dans l’intérêt des travailleurs et des travailleuses, affirme René Roy, secrétaire général de la FTQ. Il est inacceptable que la législation actuelle prive la majorité de ceux et celles qui cotisent du droit de toucher des prestations en cas de perte d’emploi. Et il est particulièrement scandaleux que les femmes soient les plus durement touchées.»

Des chiffres qui font frémir
En 1999-2000, 64 % des surplus accumulés de l’ordre de 40 milliards $ ont été payés par les travailleurs et les travailleuses gagnant moins de 20 000 $ par année.

À l’heure actuelle, seulement 47 % des sans-emploi sont indemnisés au Québec. En 2001, 39 % des Québécoises sans emploi touchaient des prestations, à comparer à 53 % des Québécois. L’écart s’élargit chaque année. Il est passé de 3 % à 14 % entre 1996 et 2001.

Depuis 1996, les chômeuses et chômeurs du Québec ont été privés de plus de trois milliards de dollars par année. Cela représente environ 900 millions par année pour la seule île de Montréal, quelque 325 millions pour les sept comtés fédéraux de la grande région de Québec et 154 millions en Mauricie.

Mobilisation à prévoir
Après s’être approprié les surplus accumulés de 45 milliards $, Ottawa veut éliminer le surplus annuel par une diminution du taux de cotisation. Cela rendra très difficile la bonification du programme sans action et sans mobilisation de notre part.

D’ailleurs, les députés fédéraux du Québec doivent s’attendre à de la visite de la part des représentants et représentantes des conseils régionaux de la FTQ durant l’automne. Déjà, le président de la FTQ leur a fait parvenir une lettre et des conférences de presse ont eu lieu dans plusieurs régions pour informer la population des enjeux et inciter les gens à réagir.

Moyenne mensuelle du nombre de prestataires (en milliers)
1990
1996
2001
H
F
H
F
H
F
Canada
501
354
365
243
289
167
Québec
172
121
127
84
99
56

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