2002.12.13

2002.12.13

Une première «vitrière» sur les chantiers

À 25 ans, Véronique Demers vient d’obtenir sa carte d’apprenti monteur-mécanicien-vitrier, après avoir suivi un cours de 1350 heures. En une quinzaine de mois, elle a appris à maîtriser l’assemblage et l’installation de produits du verre : des murs-rideaux (ces murs entiers de verre que l’on voit de plus en plus sur les édifices), des serres, des verrières, des portes et des fenêtres en tout genre.

Elle pourrait travailler chez un fabricant en usine et utiliser la machinerie qu’elle a apprivoisée à l’école. Mais elle est déterminée à faire sa place… dans la construction où elle a fait un stage durant l’été.

À sa façon, le «vitrier» est un créateur. Pour arriver à son objectif, il passe par plusieurs étapes : il doit savoir lire et comprendre des plans et devis, prendre les bonnes mesures, découper le verre, le jumeler aux cadres des portes ou des fenêtres en s’assurant que tout est parfaitement aligné et de niveau, calfeutrer pour empêcher les infiltrations d’eau. Véronique a aussi appris à fabriquer des portes et à installer des miroirs. À sa sortie de l’école, elle connaissait l’ensemble du processus de fabrication jusqu’à l’installation, en passant par la santé et la sécurité sur les chantiers.

«Le cours est maintenant accrédité par la Commission de la construction du Québec. Alors Véronique, comme les autres étudiants, pourra faire son apprentissage sur la construction», explique Denis Gingras, représentant syndical au Conseil de district 97 affilié au Conseil conjoint de la construction (FTQ). Le Conseil de district regroupe plusieurs sections locales des métiers de la construction dont l’Union des vitriers, sections locales 135-1135. «Le métier de monteur-mécanicien-vitrier demande une très bonne dextérité et une très grande précision, ajoute-t-il. Je pense que Véronique a tout ce qu’il faut pour exercer le métier.»

Lauréate de Chapeau les filles!
La lauréate régionale du concours Chapeau les filles! 2001-2002, a trimé dur. L’an dernier, elle a pris un virage. Diplômée en design de présentation, elle travaillait depuis cinq ans comme étalagiste. «Je ne voyais aucun débouché, aucun avancement. Ça faisait un an que je cherchais une nouvelle formation. Un dimanche matin, j’ai vu une annonce dans le journal local. Le lendemain, j’ai pris congé pour rencontrer la conseillère en orientation. Le mardi, j’ai quitté mon emploi et vendu mon auto. Le mercredi, je commençais l’école.»

Deux critères ont prévalu dans son choix : la formation n’est pas trop longue et les débouchés sont intéressants. «On apprend du concret et on travaille beaucoup en équipe.»
L’été dernier, après son stage d’un mois sur le chantier de construction du Centre Mère-Enfant, annexé au Centre hospitalier de l’Université Laval, à Sainte-Foy, Véronique était enthousiaste, même euphorique. «J’ai adoré ça! Ça m’a confirmé que je serais capable de faire ce travail. Quand j’ai commencé, mes confrères de travail ont été impressionnés de la qualité du cours. Je connaissais les bons termes et les bonnes techniques. Tout ce que j’avais appris m’a bien servi.»

Véronique a aussi réalisé qu’une fille sur un chantier doit avoir du caractère et un bon sens de l’humour. «Elle doit prendre sa place et savoir faire la différence entre une farce amicale et un propos qui porte atteinte à son intégrité. Mais t’es jamais laissée à toi-même. Il y a toujours quelqu’un pour répliquer à un commentaire déplacé», constate la jeune ouvrière, confiante en l’avenir.


Deux écoles au Québec
Le programme Montage et installation de produits verriers dure 1350 heures. Il est composé de 24 modules répartis sur 14 mois. Le volet construction comporte 900 heures et le volet fabrication compte 450 heures de formation. L’élève est en mesure de comprendre la fabrication du verre en plus de maîtriser les façons de l’installer convenablement.

Le cours est offert dans deux écoles de formation professionnelle : à Laval, au Centre de formation Le Chantier; à Beauport, au Centre du bâtiment Samuel-de-Champlain.

«Notre syndicat a toujours été impliqué dans le développement de la formation parce que nous sommes les premiers concernés, précise Denis Gingras, de l’Union des vitriers affiliée au Conseil conjoint de la construction (FTQ). Nous voulons avoir du monde qualifié sur les chantiers. Alors ce sont des gens du métier qui montent les cours et les testent, qui donnent aussi la formation dans les écoles professionnelles.»

Mais d’abord, le Comité sectoriel de main-d’œuvre des industries des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine a le mandat de déterminer les besoins et la nature de la formation de ces secteurs qui connaissent une croissance impressionnante depuis plusieurs années, principalement en raison de la forte hausse des exportations. « Les entreprises recherchent la main-d’œuvre qualifiée sortant des écoles de formation professionnelle ou technique et qui peuvent opérer des outils technologiques d’avant-garde», précise Gaston Boudreau, président de la Fraternité nationale des forestiers et travailleurs d’usine (FNFTU-FTQ) et coprésident du comité.

Au Québec, ces secteurs comptent au-delà de 37 000 emplois dans 2 400 entreprises, en plus de ceux de la consruction. Selon les années d’expérience, le salaire d’un monteur-mécanicien-vitrier varie de 15 $ à 26 $ l’heure dans la construction et de 10 $ à 20 $ l’heure en usine.

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