2008.05.25

2008.05.25

« Un vote prématuré qui ne tient pas compte des avis scientifiques sur la question et qui ouvre la voie au questionnement sur l’utilisation d’autres matériaux » – Michel Arsenault, président de la FTQ

Toronto, dimanche 25 mai 2008 – Faisant fi d’une résolution quasi unanime du dernier congrès de la FTQ sur l’utilisation sécuritaire de l’amiante chrysotile dans l’attente des conclusions d’un comité de Santé-Canada ainsi que de nombreuses études scientifiques sur l’utilisation sécuritaire de l’amiante chrysotile, et sans attendre le dépôt du rapport d’un comité d’experts scientifiques de santé-Canada sur cette question, le comité exécutif du Congrès du travail du Canada a voté majoritairement pour l’élimination graduelle de l’utilisation de l’amiante chrysotile assortie d’une période et de mesures de transition pour les travailleurs concernés.

Des centaines d’emplois menacés

Estimant que cette décision précipitée menace des centaines d’emplois de même que la santé économique de la région de Thetford Mines, le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Michel Arsenault, se questionne sur l’urgence d’un tel vote sur un débat qui dure depuis plus de 20 ans.

« Le Québec étant le seul producteur d’amiante chrysotile au Canada, nous estimons qu’il s’agit d’un débat qui doit se faire entre les syndicats au Québec.

« Sans données scientifiques irréfutables et sans attendre les conclusions d’un comité de spécialistes de Santé Canada que le CTC a lui-même appelé à travailler sur la question, la décision de la majorité du comité exécutif du CTC m’apparaît prématurée », a jugé le président de la FTQ, à quelques heures de l’ouverture du Congrès du CTC à Toronto.

Utilisation contrôlée et sécuritaire de l’amiante chrysotile

Rappelons que les études scientifiques exposées lors de la Conférence internationale sur l’amiante chrysotile qui s’est tenue à Montréal, en mai 2006, confirment la position syndicale québécoise sur l’utilisation sécuritaire de l’amiante chrysotile.

« Comme l’ont si souvent répété la FTQ et les Métallos, ces études réitèrent que l’utilisation sécuritaire et contrôlée de l’amiante chrysotile est devenue une réalité incontournable tant pour le monde du travail que pour la santé publique si son utilisation est contrôlée. Pourquoi s’acharner sur une fibre que nous maîtrisons alors que la population est exposée régulièrement à plus de 2800 substances potentiellement dangereuses dont 835 sont cancérigènes », a fait valoir pour sa part Daniel Roy, directeur québécois des Métallos.

Rappelons que la Agency for toxic substances and disease registry des États-Unis classe l’amiante chrysotile au 119e rang quant à sa toxicité, devancée par le plomb, le béryllium, le cobalt, le méthane et le nickel.

« Imaginez la réaction de nos confrères de Sudbury en Ontario, de Thompson au Manitoba ou encore de Ragland au Québec si, sur la base de ce classement, une campagne était lancée pour l’élimination du nickel », a ajouté Daniel Roy.

Le président de la FTQ s’est par ailleurs dit déçu des délais indus dans la production d’un rapport d’experts sur les effets sur la santé de la chrysotile par Santé Canada. « Le rapport devait sortir en février dernier, et nous sommes toujours sans nouvelles. Et comme c’est le cas dans bien des dossiers avec le gouvernement conservateur, c’est la culture du secret qui prévaut… »

Des normes sécuritaires élevées au Québec

« Je siège depuis les sept dernières années à l’Institut du Chrysotile dont la principale mission est la promotion de l’utilisation sécuritaire de l’amiante chrysotile. À ce chapitre, nous avons les normes les plus élevées sur la planète et nous nous sommes donnés comme objectif d’enseigner ces normes ailleurs dans le monde.

« Mais si l’extraction et l’utilisation de l’amiante disparaissent au Québec, d’autres pays prendront le relais. Auront-ils la même préoccupation qu’a l’Institut du chrysotile de suivre le produit partout dans le monde pour s’assurer du respect des normes sécuritaires d’utilisation, avec les conséquences sanitaires qu’on peut très bien imaginer pour les travailleurs et la population, souvent dans les pays en développement? », a demandé Michel Arsenault.

« Malgré la décision majoritaire du comité exécutif du CTC, la FTQ entend bien continuer de promouvoir l’utilisation sécuritaire de la chrysotile », a conclu le président de la FTQ.

La FTQ est la plus grande organisation syndicale québécoise avec plus de un demi-million de membres. Le président de la FTQ siège au comité exécutif du CTC.

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Source : FTQ
Renseignements : Jean Laverdière, 514 893-7809
Louis Cauchy, 514 235-3996

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