2000.11.17

2000.11.17

Savoir s’organiser… avec stratégie

Les politiques que le gouvernement Charest veut nous imposer touchent l’ensemble des travailleurs et des travailleuses et les moins nantis de la société. C’est pourquoi il faut tout mettre en œuvre pour construire une riposte unitaire aux actions de ce gouvernement. Cette riposte aura d’autant plus de chances de gagner qu’elle sera celle d’un regroupement de forces autonomes qui auront décidé d’agir d’un commun accord pour s’opposer à lui.

La FTQ est déterminée à aller de l’avant. Elle souhaite mener cette lutte avec les autres centrales syndicales et toute les autres organisations impliquées. Nous pouvons définir ensemble les objectifs et les moyens d’action, et ne rien ménager pour tout mettre en œuvre, dans un esprit démocratique de respect mutuel. La volonté commune de faire échec aux projets gouvernementaux de mise à sac des acquis de la société québécoise doit primer. Nous ne nous faisons pas d’illusions, nous savons que la bataille sera longue. C’est pourquoi il faut éviter toute action précipitée ou insuffisamment préparée, sachant d’expérience que des résultats en deçà de nos attentes auraient un effet démobilisateur et handicaperaient les actions futures.

À n’en pas douter, les politiques annoncées du gouvernement Charest sont des politiques de droite, dans la foulée des Thatcher-Reagan-Harris. La question demeure sur la meilleure stratégie à adopter pour contrer ces politiques. On peut choisir la voie d’une opposition sur le plan des idées seulement, où on prend l’ensemble des politiques gouvernementales annoncées pour leur opposer une alternative social-démocrate, progressiste, que les militants les plus aguerris pourront saisir d’emblée mais avec le risque que le grand public associe ce débat à une lutte entre des pouvoirs qui lui échappent quelque peu.

Avec toutes les nuances qui s’imposent, on peut dire que c’est la voie qui a été adoptée par le mouvement syndical et les groupes progressistes ontariens face aux politiques de Bob Rae. De toute évidence, la population ontarienne n’a pas suivi. Elle a plutôt été séduite par le gros bon sens proposé par Mike Harris. Le premier ministre ontarien disposait alors de toute la légitimité populaire nécessaire pour procéder au démantèlement des services publics, pour permettre au privé de prendre toute la place, que ce soit à Hydro-One, dans les services d’eau et d’inspection de l’eau (Walkerton!), etc.

Devant l’ampleur du rouleau compresseur conduit par les conservateurs ontariens, le mouvement syndical ontarien, affaibli, a persisté dans une approche globale de la contestation des politiques de Mike Harris. Il aura fallu près de 10 ans pour mettre fin au carnage (s’il est terminé!) et le mouvement syndical ontarien mettra des années à s’en relever.

Mais nos confrères ontariens ne sont pas les seuls à avoir privilégié cette approche stratégique. Les syndicats italiens ont suivi la même voie et tentent aujourd’hui de retrouver leur rôle de moteur de la mobilisation contre les politiques de Sylvio Berlusconi. En France, les syndicats ont commencé à refaire bouger les choses en dirigeant leur mobilisation sur des cibles comme les 35 heures ou les régimes de retraite.

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