Quand le pays ne tient pas ses promesses

Adil, ingénieur-agronome

Adil (prénom fictif), est algérien et ingénieur-agronome de formation. Avant de prendre la décision de venir vivre au Québec, il a exercé sa profession pendant 14 ans dans son pays.

Riche de son diplôme d’ingénieur-agronome, de sa solide expérience de travail et rassuré par les agents de l’immigration lors des démarches préliminaires à sa venue au Canada, à l’effet qu’il trouvera un travail sans difficulté dès son arrivée au Québec, c’est le cœur gonflé d’espoir par la promesse d’un bel avenir que Adil et sa petite famille débarquent à Montréal le 9 juillet 2002.

À peine arrivé, Adil ne perd pas de temps. Il fait les démarches nécessaires pour faire reconnaître sa formation et se remet vitement aux études. Quatorze mois plus tard, il se voit décerner par l’Ordre des ingénieurs du Québec une reconnaissance pleine et entière de ses diplômes et un permis de pratique pour exercer sa profession au Québec.

Sur le chemin de l’emploi

Convaincu qu’il trouvera facilement un emploi lui permettant de mettre à profit son savoir et ses compétences, Adil entre dans la ronde de la recherche d’emploi. Il dépose son curriculum vitae chez de nombreux employeurs et s’ensuivent des rencontres avec les responsables à l’embauche.

Malgré certaines entrevues prometteuses, il essuie refus par-dessus refus, souvent sans trop comprendre pourquoi. Dans un cas où tout semblait particulièrement prometteur, on lui refuse l’emploi sous le prétexte qu’il ne parle pas suffisamment l’anglais. Pour Adil, ce dernier refus, c’est comme la goutte qui a fait déborder le vase; c’est l’humiliante perte de l’identité professionnelle. Aujourd’hui, Adil travaille au bas de l’échelle des emplois. Ainsi, le Québec est privé d’une expertise certaine que peut assurer ce professionnel. Est-ce que nos politiques d’immigration dans leur application n’exigeraient-elles pas trop souvent le sacrifice d’une génération de professionnels?

La perte de l’identité professionnelle

Quand on songe aux effets néfastes de la malchance du cheminement de cette personne sur le plan de l’organisation du travail et sur l’utilisation fructueuse des compétences, chose certaine, la société entière du Québec en sort perdante. Si Adil ne veut pas que l’on dévoile son identité, c’est parce qu’il craint que cela puisse nuire à ses chances de pratiquer la profession pour laquelle il a été formé. De plus, ajoute-t-il tristement, « je me sens incapable de peiner ma vieille mère qui a fièrement suspendu mon diplôme au mur de son salon dans la résidence familiale d’Algérie ». Cette dernière croit toujours qu’il travaille dans sa profession.

À quoi rime cette promesse d’un avenir meilleur au Québec? Combien y a-t-il d’Adil à Montréal ? L’histoire d’Adil, c’est l’histoire de centaines d’immigrants et d’immigrantes. C’est la dure histoire des rêves brisés.

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