2006.12.16
2006.12.16
Pas question de faire le deuil de nos droits!
Québec, le 15 décembre 2006 – Une délégation représentant les principales organisations syndicales présentes dans le secteur public québécois, soit la FTQ, la CSN, et les membres du Secrétariat intersyndical des services publics, composé de la CSQ, de la FIQ, du SFPQ et du SPGQ, a commémoré aujourd’hui, aux abords du parlement, l’adoption du controversé projet de loi no 142. C’est en effet à pareille date l’an passé que ce projet de loi a abruptement mis fin aux négociations du secteur public en imposant les conditions de travail des employé-es de l’État ainsi qu’un gel de leur salaire pour une période de deux ans et trois mois.
Un décret qui nie les droits syndicaux
Les six organisations ont rappelé que l’adoption du projet de loi no 142, en plus d’être une négation des droits syndicaux les plus élémentaires, amplifie un phénomène inquiétant observé depuis plusieurs années, soit l’appauvrissement du personnel du secteur public. Le rapport de l’Institut de la statistique du Québec, rendu public il y a deux semaines, signalait qu’en 2006, les syndiqué-es des commissions scolaires, des cégeps, de la santé, des services sociaux et de la fonction publique gagnent un salaire de 15,2 % moins élevé que l’ensemble des salarié-es québécois. Si on compare la rémunération globale, ce qui inclut principalement les salaires, les avantages sociaux et les heures de travail, le retard est de 12 %. Or, selon les porte-parole syndicaux, les travailleuses et travailleurs auraient été en droit de réclamer un important rattrapage salarial. Par son décret, ce gouvernement ne fait qu’appauvrir davantage les hommes et les femmes qui sont au service de la population.
Un gouvernement qui impose plutôt que négocier
Les militantes et les militants des six organisations ont symboliquement formé un cortège funèbre pour rappeler et dénoncer l’imposition du projet de loi no 142 (Loi 43), qui constitue à leurs yeux un déni de leur droit à la libre négociation de leurs conditions de travail. Ils ont également profité de l’occasion pour rappeler les très nombreux projets de loi antisyndicaux et antisociaux, qui ont également été adoptés sous le bâillon depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux. Les leaders syndicaux ont cité les projets de loi qui avaient pour but de faciliter le recours à la sous-traitance (31), de modifier l’organisation des soins de santé au Québec (25 et 30), de limiter l’accès à la syndicalisation (7 et 8) et de favoriser l’utilisation de partenariats public-privé (61). Ils ont également déploré que le gouvernement Charest utilise, encore une fois cette année, le bâillon pour clore la session parlementaire et forcer l’adoption du projet de loi qui permet l’ouverture au privé dans la santé (33) et de celui qui prévoit la sortie de l’Agence de l’efficacité énergétique du giron de la fonction publique (52).
Toujours solidaires
Lors de cette manifestation, les porte-parole syndicaux ont lancé un message clair au gouvernement Charest. Malgré les attaques répétées de ce gouvernement à l’encontre des travailleuses et travailleurs en général et du monde syndical en particulier, il n’est pas question de faire le deuil des droits populaires et syndicaux. Les orga-nisations syndicales sont toujours bien vivantes !
Un gouvernement qui met en péril les services publics
Selon Claudette Carbonneau (CSN), Réjean Parent (CSQ), Lina Bonamie (FIQ), René Roy (FTQ), Michel Sawyer (SFPQ) et Gilles Dussault (SPGQ), il est certain que ces coups de force législatifs ne sont pas sans conséquence pour la qualité et l’accessibilité des services publics. En s’attaquant aux travailleuses et aux travailleurs de l’État, le gouvernement s’attaque également aux services publics. Avec ses visées de privatisation, de sous-traitance et de réduction de la taille de l’État, le Parti libéral s’obstine à démanteler les acquis de la société québécoise, que nous avons collectivement mis en place depuis 40 ans. À cet égard, le gouvernement aurait intérêt à se montrer plus attentif aux critiques que lui adresse la population s’il souhaite regagner sa confiance.
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