2008.09.28

2008.09.28

Pas d’autres C-484 : on ne joue pas avec les droits des femmes!

Montréal, le 28 septembre 2008 – Plusieurs milliers de personnes manifestent dans les rues de Montréal, cet après-midi, afin de protester contre les reculs possibles en matière de droit à l’avortement et d’obtenir des engagements fermes de la part des chefs des différents partis politiques.

Avant le déclenchement des élections, une série de projets de loi qui visaient à restreindre la liberté de choix des femmes suivaient leur cours. « Depuis sa décriminalisation en 1988, le droit à l’avortement n’a jamais fait l’objet d’autant de menaces politiques que dans les deux dernières années, soit depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur minoritaire », déclare Johanne Fillion, porte-parole de la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN). Malgré les promesses du gouvernement Harper de ne pas rouvrir le débat sur l’avortement, tous les députés conservateurs, sauf quatre, ont voté en faveur du projet de loi C-484, ainsi que vingt-sept députés libéraux. Ce projet de loi, la « Loi sur les enfants non encore nés victimes d’actes criminels », aurait permis d’octroyer des droits au fœtus, ce qui jetait les bases nécessaires à la recriminalisation de l’avortement. Ce projet de loi a d’ailleurs été contesté par un vaste éventail d’acteurs au Québec, dont l’Assemblée nationale, la Fédération des médecins spécialistes du Québec ainsi que le Barreau du Québec.

« Nous ne voulons plus de promesses, nous voulons des engagements fermes et clairs. Comment se fait-il que M. Harper, lui-même, a voté en faveur de C-484 alors qu’il disait ne pas vouloir rouvrir le débat sur l’avortement? Nous demandons aux chefs de partis de s’engager à protéger le droit fondamental des femmes à la liberté de choix et à faire en sorte qu’aucun autre projet de loi menaçant les droits reproductifs des femmes ne puissent être présenté à la Chambre des communes », réclame Madame Fillion.

« Le bilan du gouvernement conservateur face aux droits des femmes est extrêmement négatif », poursuit Michèle Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). « Les droits reproductifs des femmes sont particulièrement visés et nous voulons qu’ils deviennent un enjeu électoral. C-484 n’était pas tout seul. Le projet de loi C-338, qui aurait criminalisé un avortement après la vingtième semaine, visait de toute évidence à réduire le droit d’une femme à choisir. Le projet de loi C-537 était plus sournois, puisqu’il aurait permis à un professionnel de la santé de limiter ou de refuser au nom de ses convictions religieuses des soins dus à une femme », explique Madame Asselin.

« L’annonce du ministre de la Justice, Rob Nicholson, quelques jours avant le déclenchement des élections, était de la poudre aux yeux », selon Madame Fillion. Le ministre a annoncé l’intention du gouvernement Harper de déposer un projet de loi afin de punir plus sévèrement les crimes commis contre une femme enceinte, sans passer par l’octroi de droits au fœtus. « Un tel projet de loi serait inutile et inefficace pour combattre la violence faite aux femmes, qu’elles soient enceintes ou non, et n’a jamais été réclamé par les groupes qui luttent contre la violence. Nous voulons plus de prévention, et non davantage de criminalisation », déclare Madame Fillion.

Dans un contexte de montée de la droite politique et religieuse et du conservatisme social, la position de chaque député qui sera élu ou élue à la Chambre des communes peut changer le cours de l’histoire en matière d’avortement. « Nous devons savoir clairement quelles sont les visées de chacun et chacune des personnes qui souhaitent se rapprocher du pouvoir et c’est pourquoi j’invite toutes les électrices et les électeurs à accorder leur voix à la personne candidate qui fera le mieux obstacle aux visées conservatrices et anti-choix, qui risquent de nous faire perdre des droits acquis de hautes luttes! », ajoute Madame Asselin.

Au son des « Démasquons les anti-choix, refusons leurs projets de loi », les milliers de manifestantes et manifestants ont quitté le Parc Lahaie pour aller déposer leur vote pro-choix dans les urnes (poll 484) prévues à cet effet. Leur bulletin de vote sera remis au prochain Premier ministre par les organisatrices de la manifestation.

La manifestation du 28 septembre est une initiative de la FQPN et de la FFQ, en collaboration avec le mouvement autonome des femmes et le mouvement syndical. Elle s’inscrit dans le cadre de la Journée pancanadienne d’actions pendant laquelle des activités sont prévues dans plusieurs grandes villes du pays.

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Renseignements : Stéfany Ranger, cellulaire 514 554-3122, ou Linda Lévesque, cellulaire 514 242-8909, LCOM Communication.

Source : Fédération du Québec pour le planning des naissances, www.fqpn.qc.ca
et Fédération des femmes du Québec, www.ffq.qc.ca

Les membres du comité organisateur de la manifestation du 28 septembre :
Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)
Fédération des femmes du Québec (FFQ)
Centrale syndicale du Québec (CSQ)
Centre des femmes de l’UQÀM
Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
L’R des centres de femmes du Québec
Le Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec
Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF)

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