2008.02.20

2008.02.20

Les victimes oubliées de la crise forestière

Jonquière, le 18 février 2008 – Dans le dossier de la crise forestière actuelle, Abitibi-Bowater annonçait dernièrement la fermeture de ses installations du Millage 54 dans le parc de Chibougamau comme étant LA solution aux problèmes vécus par les usines de pâtes et papier du haut du Lac-St-Jean. C’est toutefois sans tambours ni trompettes que les travailleurs du Syndicat canadien de l’énergie et du papier, section locale 499, se sont réunis dimanche matin à St-Félicien pour entreprendre le démantèlement de leur unité de négociation.

Selon Jean-Marc Crevier, représentant régional de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, il est clair que la décision prise par Abitibi-Bowater de fermer le Millage 54 est une décision politique car c’est celle qui plaît le plus aux différents acteurs politiques. Pour eux, elle n’a pas d’impacts directs sur les municipalités étant donné que les installations sont situées en pleine forêt et non pas au cœur d’une ville comme St-Félicien, Dolbeau-Mistassini ou Roberval. « Mais, il n’en reste pas moins que ces 104 travailleurs en font directement les frais car on sait très bien que le Millage 54 est une des plus rentable des installations d’Abitibi-Bowater » ajoute le représentant régional de la FTQ.

Lors de la réunion de ces travailleurs à laquelle ils étaient plus de 80, la déception et le sentiment d’abandon par les gouvernements, les députés, les maires et préfets du haut du Lac-St Jean étaient bien lisibles sur le visage de ces travailleurs qui, même avec plus de 25 années d’ancienneté, doivent faire le deuil de leur gagne-pain.

« Lorsqu’en toute fin de réunion un travailleur m’a demandé : Vous, M. Crevier, qu’est-ce que vous pensez de ça ? je n’ai pu répondre autre chose que : C’est vraiment triste. » de déclarer le représentant régional de la FTQ. « À ce moment-là, poursuit-il, on aurait pu entendre une mouche voler et j’ai vu les yeux de plusieurs travailleurs, ces travailleurs que l’on voit grands, gros et forts, j’ai vu leurs yeux se remplir de larmes et à cet instant précis, l’émotion était palpable au point que plus personne, même moi, n’était capable de parler. » Que peut-on bien pu dire à ces gens lorsqu’ils en sont à vendre la cafetière, la machine à liqueurs de leur local syndical et à démanteler jusqu’à leur club social. « J’aurais voulu que les décideurs soient sur place pour voir les ravages que cette solution fait sur ces travailleurs oubliés car c’est dimanche matin que les dégâts évidents de cette décision politique ont pris un visage. »

En concluant, Jean-Marc Crevier espère que les décideurs au dossier ne laisseront pas tomber ces travailleurs qui ont été si performants et lucratifs pour l’entreprise et qu’ils feront en sorte que la totalité des 104 victimes du Millage 54 soit reclassée. « Même si cela ne se passe pas en plein cœur d’une municipalité, n’oublions pas que ces 104 travailleurs y vivent, dans ces mêmes municipalités. » Ce serait, pour le leader syndical de la FTQ, le minimum acceptable.

La FTQ est la plus grande centrale syndicale régionale et regroupe plus de 25 000 membres au Saguenay–Lac-St-Jean–Chibougamau-Chapais.

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Information : Jean-Marc Crevier, représentant régional
FTQ
699-0199 ou 540-6858

LT/sepb574

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