2008.10.07

2008.10.07

Les centrales syndicales québécoises s’unissent

Montréal, le 7 octobre 2008 – Comme des milliers d’organisations syndicales à travers le monde, les centrales syndicales québécoises (FTQ, CSN, CSD) se joignent à la Journée mondiale pour le travail décent qui se tient le 7 octobre à l’initiative de la Confédération syndicale internationale (CSI). Adoptée en 1999 par l’Organisation internationale du travail, la revendication d’un travail décent signifie que « chaque homme et chaque femme dans le monde devraient avoir la possibilité d’obtenir un emploi productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité ». Elle repose sur quatre piliers : la promotion de l’emploi, les droits du travail, la protection sociale et le dialogue social.

Les centrales syndicales québécoises considèrent que l’accès à un travail décent commence par la pleine reconnaissance du droit d’association et de négociation. Alors que l’on assiste présentement à des attaques de plus en plus nombreuses contre le mouvement syndical, souvent à coup de sondages commandités par des organisations de droite fortement anti-syndicales, cette journée est l’occasion de rappeler l’importance de la syndicalisation. Loin d’être un frein au développement économique et à la liberté individuelle, la présence de syndicats forts soutient la productivité, favorise un meilleur partage de la richesse et une plus grande équité sociale. Les syndicats offrent une voix et une force aux milliers de travailleuses et travailleurs qui veulent améliorer leurs conditions de vie et de travail. Ils sont des acteurs indispensables du dialogue social, tant dans l’entreprise que dans la société.

À cet égard, on ne peut que dénoncer, une nouvelle fois, les gestes posés par le gouvernement Charest. En décembre 2003, avec les lois 7 et 8, il a bafoué le droit d’association de milliers de travailleuses œuvrant dans les services sociaux et de santé et les services de garde. Deux ans plus tard, il a retiré le droit à la négociation des travailleuses et travailleurs du secteur public québécois avec le projet de loi 142 (devenu loi 43) fixant par décret leurs conditions de travail. Dans les trois cas, le Bureau international du travail (BIT) a condamné le gouvernement du Québec et fait une série de recommandations. Or, le gouvernement refuse toujours de les mettre en application, faisant fi de ses obligations de respecter les normes internationales en matière de droit du travail.

Une mondialisation qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres

La Journée mondiale pour le travail décent sert aussi à souligner que, face à une mondialisation qui élimine ou précarise un nombre élevé d’emplois, notamment dans le secteur manufacturier, et qui met à mal nos services publics, les gouvernements doivent agir pour assurer la protection de l’emploi et la sécurité du revenu des travailleuses et travailleurs. Elle permet aussi de rappeler que la pauvreté, la précarité et les mauvaises conditions de travail ne sont pas des réalités disparues au Québec et au Canada, au contraire. Alors que le chômage demeure important, notamment dans certaines régions, un travailleur sur trois occupe un emploi atypique (temps partiel, occasionnel, temporaire, etc.). Souvent précaires, ces emplois sont surtout le lot des femmes et des jeunes. Au Québec, en raison de lois du travail qui permettent la discrimination sur la base des statuts d’emplois, ceux-ci se retrouvent souvent avec de moins bonnes conditions de travail que leurs collègues du seul fait qu’ils ou elles travaillent moins d’heures. Ceci est sans compter le fait que le niveau actuel du salaire minimum est insuffisant pour sortir de la pauvreté, même lorsqu’on occupe un emploi à temps plein. Ces situations doivent être corrigées.

Les conservateurs méprisent les chômeurs

Les centrales syndicales québécoises profitent de la campagne électorale fédérale pour exiger de l’ensemble des partis politiques des engagements fermes à l’égard des chômeuses et chômeurs. Avec la crise qui sévit présentement dans le secteur manufacturier et qui risque fort de se propager à d’autres secteurs d’activités en raison de la crise financière qui secoue présentement les États-Unis, on ne cesse de mesurer les injustices causées par un programme qui protège moins d’un chômeur sur deux. Le programme d’assurance-emploi a un urgent besoin de bonifications. Les normes d’admissibilité doivent être assouplies, la durée de la période de prestations doit être allongée, le calcul du taux de prestations doit être plus équitable et un plan d’aide aux travailleuses et travailleurs âgés doit être mis en place. Avec des surplus accumulés de plus de 57 milliards de dollars, l’inaction est inadmissible et injustifiable. Rappelons que le gouvernement Harper a sabordé un projet de loi bonifiant l’assurance-emploi qui faisait consensus chez les trois partis d’opposition et les grandes organisations syndicales du Québec et du Canada.

La francophonie syndicale réunie à Montréal

Les centrales syndicales tiennent aussi à signaler que, dans le cadre de la tenue du XIIe Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la francophonie du 17 au 19 octobre prochain, la Francophonie syndicale de la Confédération syndicale internationale (CSI), organise un forum syndical sur le thème : « Contribution du mouvement syndical à la promotion de la démocratie, de la bonne gouvernance, la protection de l’environnement et le dialogue interculturel », les 14, 15 et 16 octobre à Montréal.

Cette rencontre qui réunira des représentants syndicaux d’Afrique, d’Europe et d’Amérique permettra notamment d’élaborer une stratégie visant à sensibiliser les États ayant le français en partage pour la ratification et l’application correcte des instruments internationaux relatifs aux droits humains et au travail décent, à la protection de l’environnement et à l’intégration des peuples. Elle vise également une intensification de la coopération en vue d’un renforcement des capacités syndicales dans les pays du Sud.

La Confédération syndicale internationale (CSI) représente 168 millions de travailleuses et travailleurs dans 155 pays à travers le monde. La FTQ, la CSN et la CSD y sont affiliées.

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Pour information :

Michelle Filteau, CSN : 514 894-1326
Jean Laverdière, FTQ : 514 893-7809
Jacques Désy, CSD : 514 231-1273

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