2008.02.27

2008.02.27

« Le gouvernement fédéral nous a encore donné la preuve hier qu’il est insensible aux problèmes des travailleurs de la forêt » – Michel Arsenault, président de la FTQ

Saguenay, mercredi 27 février 2008 – Le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Michel Arsenault, a rencontré ce matin les représentants des médias au Cercle de presse du Saguenay, dans le cadre de sa tournée du Saguenay – Lac-Saint-Jean, pour traiter des questions touchant la région, mais également des enjeux auxquels font face les Québécois au lendemain du budget fédéral et du dépôt du rapport Castonguay sur la santé.

Peu d’engagements de Rio Tinto

Interrogé sur les conséquences de l’achat de Alcan par Rio Tinto, le président de la FTQ s’est dit inquiet du peu d’engagements obtenus de Rio Tinto à l’occasion de cette transaction. Déplorant l’absence d’intervention du fédéral dans ce dossier, Michel Arsenault, qui a déjà négocié avec cette compagnie lorsqu’il était chez les Métallos, a rappelé que le gouvernement australien avait imposé des conditions lorsque Rio Tinto a voulu se lancer dans l’achat de mines dans ce pays. « Mais au-delà du peu d’attaches dans cette transaction, le scandale ce sont les primes faramineuses qu’ont reçues les dirigeants. »

Plus largement, le président de la FTQ milite pour une intervention accrue du gouvernement dans l’économie, pour que les investissements de nos institutions financières, comme la Caisse de dépôt, Investissement Québec et la SGF servent à créer ou maintenir des emplois au Québec.

Steven Harper ne comprend pas la situation ici et ses ministres ne font pas la job

Sur le dossier chaud de la crise forestière, Michel Arsenault a rappelé que la FTQ a sonné l’alarme dès le début de 2005, notamment pour convaincre le gouvernement fédéral de mettre la main à la pâte, à la suite des efforts consentis par Québec.

« Tout ce que le fédéral a sorti de son sac, c’est un fonds non récurrent qui apportera au Québec 220 millions de dollars sur trois ans. Avec la répartition de ce fonds au prorata de la population des provinces, c’est comme si pendant la crise du verglas on avait aidé l’Alberta, qui reçoit aujourd’hui 120 millions de dollars de ce fonds, alors qu’elle nage dans l’argent du pétrole », a fait valoir le leader syndical.

« Le gouvernement Harper, et on en a eu une nouvelle preuve hier, est insensible aux problèmes des travailleurs de la forêt. Avec ses surplus importants, il pourrait mettre sur pied des programmes de formation pour les travailleurs qui perdent leur emploi, aider les familles touchées. Je crois que Steven Harper ne comprend pas la situation ici et ses ministres ne font pas leur job », a ajouté M. Arsenault.

Le budget d’un gouvernement obsédé par la dette

Questionné sur le budget fédéral et plus particulièrement sur le nouveau gestionnaire de l’assurance-emploi, le président de la FTQ pose la question des balises qui seront posées à ce gestionnaire, de sa marge de manœuvre dans la gestion de la caisse. Ces questions doivent être éclaircies selon M. Arsenault.

Sur le budget dans son ensemble, Michel Arsenault s’est fait cinglant. « C’est le budget d’un gouvernement obsédé par la dette, qui abandonne à leur sort l’Ontario et le Québec et base toute sa politique monétaire sur l’Alberta et l’Ouest du pays. Où sont les députés et ministres conservateurs du Québec? », a questionné le leader syndical.

Regain d’énergie et d’espoir chez les jeunes

Sur une note plus positive, le président de la FTQ a abordé avec optimisme le défi du maintien et de l’augmentation du membership syndical, particulièrement chez les jeunes. « J’ai rencontré récemment des groupes de jeunes à l’université et j’y ai senti une énergie et des espoirs comme je n’en avais pas vu depuis longtemps. Nos sondages auprès des jeunes nous indiquent clairement qu’il y a un net retour de la volonté de se syndiquer chez les 18-34 ans », a indiqué M. Arsenault.

Pour un système de santé public

Comme il l’a fait à chacune de ses interventions à l’occasion de ses tournées régionales, le président de la FTQ a insisté sur la nécessité de maintenir et d’améliorer le système public de santé, son accessibilité.

« Le problème de la santé me préoccupe au plus haut point. On veut nous vendre des solutions magiques comme le recours accru au privé qui créerait deux classes de citoyens. J’ai 57 ans et je ne veux pas qu’on revienne en arrière. Il n’y a pas une famille qui n’a pas une histoire d’horreur dans son placard, à l’époque où il fallait s’endetter, vendre sa maison ou ses biens pour faire soigner un proche gravement malade. On s’est donné collectivement un système public pour éviter ça, il faut le préserver », a conclu le président de la FTQ.

La FTQ est la plus grande centrale syndicale québécoise avec plus de un demi-million de membres dont 25 000 au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

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Source : FTQ
Renseignements : Jean Laverdière, 514 893-7809

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