2010.01.12

2010.01.12

Le Devoir, « indépendant », depuis 100 ans!

M. Descoteaux (directeur et éditorialiste),
M. Duhaime (président du conseil d’administration),
Chers amis et collègues,
Mesdames et messieurs,

Bonsoir,

Merci de me permettre, à mon tour, de rendre hommage à un quotidien qui a su contrer bon nombre des écueils de la marchandisation de l’information, de l’information spectacle, de la convergence soi-disant obligée. On peut, au fil du temps, ne pas être en parfait accord avec toutes les analyses, avec le traitement de dossiers de fond essentiels pour notre compréhension des grands enjeux auxquels nous sommes confrontés comme citoyens et comme société, mais on ne peut certainement pas en renier la qualité dans les pages du Devoir.

Quand on m’a dit que je ferais une intervention dans le cadre de cette soirée, je n’ai pu m’empêcher de songer à cette journée de 1983 où Louis Laberge, en pleine crise économique, lançait l’idée de créer un Fonds pour le maintien et la création d’emplois, pour la formation économique des travailleurs, pour le développement et le soutien de la PME chez nous.

Comme on l’a souvent vu dans le cas du Devoir, je ne peux compter le nombre de fois où l’épitaphe du Fonds de solidarité a été rédigée en vue d’un enterrement de première classe. Les milieux financiers voyaient d’un très mauvais œil cette incursion intempestive de non-initiés dans leur chasse-gardée. Appelons cela de la résilience ou de l’entêtement, nous avons su prendre notre juste place dans la société québécoise, comme a su le faire le Devoir depuis 100 ans.

La recette de ce succès, de la longévité du Devoir? Il n’y en a pas. Je crois que le refus de la complaisance face à l’humeur du jour, le courage de dire les choses comme elles sont en dépit de la rectitude politique ambiante, la résistance face à la dictature des sondages d’opinion ont fait du Devoir un incontournable pour quiconque veut comprendre les tenants et aboutissants des grands débats qui animent notre société.

C’est un secret de polichinelle que de dire que si on veut être entendu des ministres, des députés, des grandes administrations publiques, des décideurs, on tente de faire valoir notre point de vue dans les pages du Devoir. Parce que le Devoir a su devenir, au fil du travail acharné de ses artisans, LA référence en matière d’analyse politique fine, d’environnement, d’économie et de culture.

Autre qualité majeure du Devoir, et non la moindre, il n’a pas de maître. Aucun homme d’affaires, aucun consortium ne saurait lui dicter ne serait-ce que sa ligne éditoriale. Le Devoir n’est l’instrument de personne, ce qui assoit largement sa crédibilité et sa valeur auprès de son lectorat.

À une époque où les prévisions les plus sombres planent au-dessus des quotidiens imprimés, Le Devoir a su non seulement déjouer le pessimisme ambiant mais il a réussi à s’adapter aux nouvelles normes électroniques de présentation, de référencement et d’archivage.

Mais il n’y a pas qu’un beau côté à la médaille; malgré sa bonne santé financière actuelle, Le Devoir a, plus qu’à son tour, marché sur la corde raide en terme de revenus. Le Devoir a besoin d’un soutien financier de tous les instants de la part de tous ceux qui croient dans une presse libre et indépendante.

C’est dans ce contexte que le Fonds de solidarité de la FTQ a répondu présent, très rapidement, lors de la relance financière du Devoir en 1993, en devenant actionnaire et membre de son conseil d’administration. Et ce partenariat me tient beaucoup à cœur.

Tout comme le Fonds de solidarité, le Devoir est unique. Et ses valeurs de liberté, d’égalité, de solidarité ont résisté au temps.

Votre rôle dans la transmission d’une information de la qualité à laquelle vous nous avez habitués, a été crucial. Le Devoir a résisté au temps, et c’est tout à votre honneur.

Enfin, à l’instar de mes collègues, je crois profondément au droit à l’information et à la liberté de presse, liberté qui ne peut être assurée que dans la diversité des idées, des opinions et des médias. Le Devoir joue pleinement ce rôle.

Merci et bonne fin de soirée.

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