2004.03.16

2004.03.16

Le Commissaire à la santé doit être les yeux et les oreilles de l’Assemblée nationale et des citoyens

Québec, le 16 mars 2004 – « Avec les lieux de représentation démocratique des citoyens et des usagers qui se réduisent comme peau de chagrin au niveau régional, dans les agences de développement régionales et dans les établissements du réseau de la santé depuis le 14 avril dernier, il faut rectifier le tir.

« En ce sens, il est important que le Commissaire à la santé et au bien-être soit nommé par l’Assemblée nationale, imputable à celle-ci et qu’il soit secondé par un groupe de personnes représentatives des groupes d’usagers, des groupes sociaux, des syndicats et des citoyens en général. Il doit littéralement être les yeux et les oreilles de l’Assemblée nationale et des citoyens », ont fait valoir le vice-président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), M. Raymond Forget, et la directrice adjointe du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), Mme Lucie Richard, devant la Commission des affaires sociales ce matin.

Une garantie d’indépendance

« Nous n’inventons rien, nous revenons simplement aux sources du programme sur lequel le Parti libéral a été élu le printemps dernier. De plus nous demandons que le budget du bureau du Commissaire à la santé et au bien-être soit également voté par l’Assemblée nationale.

« Seule cette garantie d’indépendance peut lui conférer la crédibilité nécessaire aux yeux de la population sans quoi il serait perçu comme un simple faire-valoir du ministre », a soutenu le vice-président de la FTQ et président du Syndicat québécois des employés et employées de service (SQEES-298-FTQ).

Un déficit de représentation citoyenne

« Au plan de la représentativité de l’organisme, le ministre Couillard a vaguement repris la notion de Forum citoyen durant les travaux de la Commission des affaires sociales, mais sans jamais en définir ni les contours et le rôle précis, ni le mode de nomination de ses membres.

« Avec le déficit de la représentation citoyenne à bien des niveaux, on comprendra que nous puissions exprimer quelques inquiétudes à ce sujet », a précisé Lucie Richard, qui est également responsable du secteur affaires sociales du SCFP.

Une charte des droits en santé dans une loi-cadre

La dirigeante syndicale questionne de plus la nature de la Charte des patients que dit vouloir proposer le ministre. « À la FTQ, ça fait des années qu’on réclame que les grands principes de la Loi canadienne de la santé soient enchâssés dans une loi-cadre au Québec. Cette loi-cadre pourrait très bien intégrer une telle Charte des droits des patients.

« Nous aurions là une belle occasion de débattre largement des droits collectifs en santé, des déterminants sociaux et économiques sur la santé, de l’équilibre essentiel entre les approches préventives et curatives. Le projet de loi 38, axé principalement sur le système, nous laisse sur notre faim à cet égard et il élimine carrément le Conseil de la santé et du bien-être dont c’était précisément une des missions », a poursuivi Mme Richard.

Des instruments fiables d’évaluation et de mesure

On ne va nulle part sans instruments fiables d’évaluation et de mesure. « Depuis les années 1970, nous en sommes réduits à éteindre des feux dans le réseau de la santé et des services sociaux en l’absence de tels instruments d’évaluation dignes de ce nom.

« La mise en place de ces instruments doit faire partie intégrante du mandat du commissaire, mais leur financement doit faire l’objet d’un budget séparé du budget régulier de l’organisme », a estimé Raymond Forget.

« Dans l’ensemble, la FTQ accueille favorablement le projet de Commissaire à la santé et au bien-être mais estime que son indépendance est essentielle pour bien camper sa crédibilité face à la population, aux usagers et aux intervenants dans le réseau.

« Ne pas lui accorder cette indépendance par une nomination par l’Assemblée nationale à laquelle il serait imputable et dont relèverait son budget saperait les fondements mêmes d’une entreprise louable au départ », ont conclu les porte-parole de la FTQ.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente plus d’un demi-million de membres.

Source

  • FTQ
  • https://ftq.qc.ca

Renseignements

  • Louis Cauchy
  • lcauchy@ftq.qc.ca

Front commun

Négociations du secteur public

Tout savoir sur les négos!

À DÉCOUVRIR!

Outil de recherche en jurisprudence

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) |

LE MONDE OUVRIER

Consulter Le Monde ouvrier

À VISIONNER

L’éducation à la FTQ : 50 ans de solidarité

Documentaire sur l'éducation syndicale