2001.10.09

2001.10.09

La politique de placement

Parmi les différentes tâches qui incombent au comité de retraite, la principale est la mise en place d’une politique de placement. Dans cette politique de placement, «il est primordial de tenir compte de la spécificité du régime de retraite pour élaborer la politique de placement. Ainsi, on doit prendre en considération l’âge moyen des participants, leur mobilité, les entrées et sorties de fonds prévues, le degré de capitalisation du régime, le type de ses prestations, son horizon temporel, ses engagements financiers, ainsi que la proportion des participants actifs par rapport aux retraités et aux ex-travailleurs qui ont droit à une rente différée.»*1

Par exemple, dans un régime dans lequel aucun bénéfice ne devient payable avant plusieurs années, une politique de placement visant la croissance de l’actif peut s’avérer pertinente. Par ailleurs, dans un régime qui doit débourser chaque mois des montants importants sous forme de rentes, il faut s’assurer d’avoir toujours les liquidités nécessaires pour pouvoir faire face aux obligations. La politique de placement doit donc être le reflet de la situation et des besoins du régime.

Le rendement global
Si le concept du rendement est assez connu, celui du risque de l’investissement est un peu plus difficile à comprendre. Le risque en matière de placement, c’est la possibilité de perdre le capital investi et le rendement qu’il a obtenu. Souvent, le risque est évalué en fonction de l’écart entre le rendement moyen sur plusieurs années et les rendements réels année après année. Un placement qui a procuré 5 % de rendement à chacune des cinq dernières années peut être considéré comme étant assez sécuritaire et on peut s’attendre à avoir un retour futur sur investissement d’environ 5 %. À l’opposé, un placement qui a procuré des rendements variables sur cinq années (par exemple : 14 %, 6,5 %, 2 %, -2,5 % et 5 %) aurait aussi un rendement moyen de 5 %, mais le risque de ne pas obtenir 5 % de rendement une année donnée est plus élevé. Avec les deux placements, on peut espérer avoir un rendement moyen à long terme similaire, mais les deux placements n’ont pas le même risque ou la même variabilité de rendement.

L’exemple est un peu simpliste puisqu’on reconnaît généralement qu’il existe une relation entre le rendement espéré et le risque lié au placement. Ainsi, les bons du trésor facilement encaissables ont un rendement peu élevé (7,7 %, moyenne des 15 dernières années) et un risque peu élevé (voir graphique). Le marché des actions des pays émergents a, quant à lui, une perspective de rendement très élevé (16,5 %) mais le risque qui y est associé est aussi très élevé. Les membres du comité de retraite doivent donc tenir compte du risque attaché à un investissement mais ils doivent aussi tenir compte du rendement espéré.

En plus du risque lié à chaque catégorie d’investissement, la relation entre ces différentes catégories doit être prise en compte lors de l’élaboration de la politique de placement. Ces relations peuvent permettre d’inclure dans le portefeuille un actif, par ailleurs plus risqué, puisque d’autres actifs, réagissant différemment sur le marché, peuvent réduire le risque total. C’est pourquoi, il est généralement reconnu que la diversification du portefeuille entre plusieurs catégories et sous-catégories d’actifs constitue une façon prudente de gérer un portefeuille d’actifs.

Le rendement par catégorie
La politique de placement inclut généralement des objectifs de rendement par catégorie d’actifs et par catégorie de sous-actifs. Ainsi, à moins d’avoir donné un mandat de gestion passive, lorsqu’on demande à un gestionnaire de gérer une ou plusieurs catégories d’actifs d’une caisse de retraite, on est en droit d’espérer qu’il procurera à long terme un rendement supérieur à l’indice de référence auquel il est comparé. Un indice de référence est une mesure qui calcule le rendement d’un portefeuille fixe ou d’un portefeuille étalon. On confie la gestion à un professionnel, en espérant que la gestion faite par ce dernier amènera un rendement supérieur au rendement que l’on obtiendrait par l’achat des titres compris dans l’indice. Par exemple, on peut demander que le gestionnaire d’obligations obtienne un rendement de 1 % au-dessus de l’indice Scotia-McLeod. L’établissement d’un objectif de rendement par catégorie d’actifs aide donc à choisir et à évaluer le gestionnaire. Le total de ces objectifs par catégorie devrait permettre d’atteindre l’objectif de rendement global.

Différents indices ont été développés au fil des ans pour comparer les diverses catégories et sous-catégories d’investissement. Face à la difficulté de battre les indices, sont apparus sur le marché de nombreux fonds visant à reproduire le rendement des indices de référence. L’utilisation de ces fonds s’est avérée très souvent rentable. Certains placements, comme les placements privés ou les placements immobiliers pour lesquels aucun indice n’est applicable, demandent une méthode particulière d’évaluation des actifs et des rendements.

La politique de placement doit aussi inclure d’autres directives sur différents sujets comme le prêt de titres, l’utilisation des droits de vote et l’utilisation des produits dérivés. Finalement, la politique de placement étant établie, entre autres, en fonction de la démographie et de la situation économique, et puisque ces deux variables ne sont pas immuables, il faut que le comité de retraite la révise régulièrement de façon à s’assurer qu’elle répond toujours aux besoins du régime de retraite. Lors de la mise en place de la politique de placement, il est donc conseillé de prévoir un échéancier pour la révision de la politique.

Le portefeuille cible
Une fois établies les caractéristiques de la caisse de retraite et les objectifs de rendement, la très grande majorité des politiques de placement procèdent par la définition d’un portefeuille cible qu’on estime pouvoir répondre aux objectifs de rendement et aux besoins de liquidité de la caisse.

Après avoir établi le portefeuille cible, les membres du comité de retraite établissent aussi les marges de manœuvre qu’ils désirent donner à leurs gestionnaires. Ainsi, un comité peut indiquer au gestionnaire qu’il doit viser 40 % en actions canadiennes, mais qu’il peut faire varier le portefeuille entre 20 % et 50 % en actions canadiennes, selon ses prévisions du marché. En établissant une marge supérieure et une marge inférieure pour toutes les catégories d’actifs incluses dans la politique de placement, les membres du comité de retraite donnent aux gestionnaires l’espace dont ils ont besoin pour faire correctement leur travail.

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*1. Article paru dans Benefits Canada, avril 1993, p. S18 et cité dans la Loi annotée, p. 169-2.

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