2000.09.24

2000.09.24

La FTQ réclame une hausse immédiate du salaire minimum

Montréal, 24 septembre 2000 – « Le gouvernement du Québec doit donner dès maintenant un signal clair de son intention de s’attaquer au problème de la pauvreté en haussant significativement le salaire minimum le 1er octobre », ont indiqué aujourd’hui le président et le secrétaire général de la FTQ, MM. Henri Massé et René Roy, lors d’une conférence de presse.

Uniquement pour maintenir le pouvoir d’achat et pour rejoindre le taux de la Colombie-Britannique, le salaire minimum devrait être de 7,15 $ l’heure. Le salaire minimum au Québec est actuellement, et ce depuis deux ans, de 6,90 $ l’heure (6,15 $ pour les salariés à pourboire). Il est de 6,85 $ en Ontario sous un gouvernement très conservateur. La Colombie-Britannique s’est engagée à le hausser à 7,60 $ le 1er novembre.

Les groupes de défense des personnes au salaire minimum, avec l’appui de la FTQ, réclament 8,50 $ l’heure, ce qui correspondrait au seuil de faible revenu défini par Statistique Canada. Actuellement, une personne vivant seule et qui est au salaire minimum gagne 14 352 $ par année si elle travaille 40 heures par semaine pendant 52 semaines, alors que le seul de faible revenu est évalué dans son cas à 18 138 $. Dans un ménage où les deux adultes travaillent au salaire minimum, cela représente 28 704 $, comparé à un seuil de faible revenu de 34 130 $ pour une famille de deux adultes et deux enfants.

Selon la FTQ, le taux du salaire minimum doit être ajusté périodiquement en fonction de l’évolution du taux horaire des personnes payées à l’heure, ce qui n’a pas été fait depuis deux années.

On estime que quelque 185 000 personnes sont rémunérées au salaire minimum au Québec, soit environ 6,5 % de la main-d’œuvre. Les deux tiers sont des femmes. Les secteurs où l’on retrouve le plus de personnes au salaire minimum sont aussi ceux où il y a beaucoup de travail à temps partiel ou de travail saisonnier comme le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration. Ce qui a un effet à la baisse sur le revenu des familles.

Des arguments en faveur
Le principal objectif d’une loi sur le salaire minimum est d’améliorer les conditions de vie des salariés à faible revenu et, par ricochet, de réduire la pauvreté. Outre qu’il constitue un outil majeur dans la lutte contre la pauvreté, le relèvement du salaire minimum se justifie de plusieurs façons :

> Il offre une meilleure incitation au travail et contribue à la valorisation des personnes qui, en trouvant un emploi mieux rémunéré, sortent de l’assurance-chômage ou de l’aide sociale;

> Il améliore la condition des femmes et des jeunes, les deux principaux groupes à toucher le salaire minimum, et réduit l’écart salarial entre les femmes et les hommes;

> Il entraîne un relèvement des salaires d’une vaste couche de la population payée à peine au-dessus du salaire minimum;

> Il réduit l’économie au noir, véritable fléau social;

> Il augmente la consommation et stimule, de ce fait, l’activité économique;

> Enfin, pour les employeurs, il présente plusieurs avantages : diminution du roulement de personnel et des postes vacants, augmentation de la motivation et de la productivité, meilleurs choix pour l’embauche.

Impact sur les dépenses publiques
Un salaire minimum trop faible, comme c’est le cas actuellement, peut même nuire à une réintégration au marché du travail. Il n’est pas inutile de rappeler que chaque personne de plus qui occupe un emploi représente des économies pour l’État au chapitre de la sécurité du revenu et de l’assurance-chômage, en plus de générer des revenus fiscaux.

Dans un contexte de resserrement des transferts gouvernementaux pour le soutien du revenu, il faut trouver des solutions de rechange à la fois pour stimuler l’emploi et pour contrer l’inégalité dans la répartition des revenus.

Pas de menace pour l’emploi
Le relèvement du salaire minimum est souvent présenté, surtout par les associations patronales, comme une menace pour l’emploi, particulièrement chez les jeunes. Or, les études américaines les plus récentes n’ont pas fait ressortir de lien négatif entre le salaire minimum et l’emploi. Certaines études britanniques indiquent même l’existence d’un lien positif, dans la mesure où le salaire minimum a un effet à long terme sur la qualification de la main-d’œuvre.

En conclusion, la FTQ note que le salaire minimum ne peut pas, à lui seul, permettre d’atteindre des revenus suffisants pour sortir de la pauvreté. La centrale invite donc le gouvernement du Québec à examiner diverses mesures de soutien pour les salariés à faible revenu : allocations pour enfants et services de garde; logement, etc. Ces mesures permettraient à un plus grand nombre de salariés de s’extirper de la pauvreté. Elles favoriseraient aussi la transition de la dépendance au marché du travail.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente près d’un demi-million de membres.

Source

  • FTQ
  • https://www.ftq.qc.ca

Renseignements

  • Louis Fournier
  • lfournier@ftq.qc.ca

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