TÉMOIGNAGE – Antonio Aguirre

Photo: Serge Jongué
L’université prétend qu’elle n’a pas le choix, qu’elle doit s’ouvrir au monde, mondialisation oblige, si elle veut demeurer une grande université. Alors, il y a de plus en plus d’étudiants étrangers qui ne parlent pas français. Il y a aussi des professeurs qui ne donnent leurs cours qu’en anglais. En bout de ligne, ce sont nos membres qui écopent parce qu’ils ne peuvent plus avoir accès à certains postes. Lorsque cette exigence est ajoutée à un poste existant ou qu’elle est incluse dans la définition des tâches d’un nouveau poste, il n’y a aucune rémunération additionnelle.
Nous déposons des griefs à chaque fois, mais nous arrivons rarement à convaincre l’employeur de retirer l’exigence. Nous n’avons pas encore décidé si nous allions porter ces griefs à l’arbitrage. Il y a une contradiction dans les politiques de l’université. En même temps que pleuvent ces exigences de connaissance de l’anglais, l’université créé un Centre du français écrit, prétendument pour aider à l’intégration des étudiants étrangers.
Malgré ces difficultés particulières que nous connaissons à l’université, je trouve que le français a fait des progrès immenses. Dans les premiers emplois que j’ai occupés quand je suis arrivé au Québec, tout se passait en anglais.