De la ville blanche à la blancheur hivernale

Fouad Zouini est né à Casablanca au Maroc. En 1990, son beau-frère, qui est déjà installé à Montréal et propriétaire de plusieurs restaurants, lui offre la gérance de l’un de ses commerces; il accepte l’emploi qu’il occupera pendant quatre ans. Ainsi commence l’aventure de Fouad en terre québécoise.

À son arrivée, Fouad éprouve quelques difficultés à saisir l’accent québécois. Comme il le raconte si bien : « La première fois que quelqu’un m’a dit “je vais aller chercher mon char”, je me suis demandé s’il y avait la guerre! Pour moi, un char, c’était un char d’assaut! » Aujourd’hui, Fouad comprend parfaitement les subtilités du parler québécois.

Le long chemin vers l’électromécanique

Comme beaucoup de personnes immigrantes, Fouad, titulaire d’un baccalauréat en sciences naturelles au Maroc, n’a pu apporter avec lui ses diplômes. Devenu chômeur à la suite de la fermeture des commerces de son beau-frère, il décide d’entreprendre des études en électromécanique. Il obtient son diplôme avec grande distinction. Commence alors pour lui la recherche d’emploi. Neuf mois et 800 demandes d’emploi plus tard, Fouad est embauché en 1995 chez Bœuf Mérite, une division de Métro Richelieu.

Fouad est d’abord embauché comme monteur de commandes mais ne perd pas de vue son objectif d’accéder à un poste d’électromécanicien. Trois ans passent et aucun poste d’électromécanicien ne se libère. De monteur de commandes, Fouad devient désosseur, sur le quart de soir. En même temps, il s’intéresse à la vie syndicale et se fait élire délégué en 1998. Après deux ans au poste de désosseur, il accepte la proposition de son employeur de suivre une formation pour devenir formateur dans ce domaine.

Lorsque les postes de désosseurs de soir sont abolis, Fouad est muté au service de l’injection, puis devient monteur de commandes au frais. Près de 18 ans se sont écoulés depuis son arrivée au Québec et Fouad n’a pas encore travaillé comme électromécanicien. Qu’à cela ne tienne, comme le dit Fouad : « Il me reste de belles années de travail devant moi ».

Syndicalistes de père en fils

Voilà déjà 10 ans que Fouad est délégué syndical. Soulignons que les travailleurs de Bœuf Mérite sont représentés par la section locale 1991 du syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC).

« J’aime être au cœur de l’action, explique Fouad, et pour moi, défendre les travailleurs c’est très important. Je porte un grand respect à mes collègues de travail et je crois que c’est pour cette raison qu’ils m’ont encouragé à me présenter comme délégué syndical ». Fouad raconte que c’est aussi à cause de son père, qu’il décrit comme un très grand syndicaliste, qu’il s’est intéressé à la vie syndicale. Enfant, le petit Fouad a assisté à de nombreuses réunions syndicales dans son Maroc natal. Il regrette de ne pouvoir faire la même chose avec ses trois enfants.

Est-ce un défi particulier pour un immigrant de devenir délégué syndical? Pour moi oui de dire Fouad : « Pas facile quand on est arabe et musulman. Mon implication dans la vie syndicale m’a donné confiance et a facilité grandement mon intégration. »

Faut dire que son intégration était partie du bon pied. « Lorsque je suis passé à la douane lors de mon arrivée en 1990, ils m’ont dit sois le bienvenu et je me suis senti chez moi immédiatement, et ça continue! ». Fouad espère toujours décrocher un poste d’électromécanicien.

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