2008.10.14

2008.10.14

Commonwealth Plywood: 2 M$ et une cinquantaine d’emplois

Les travailleurs de Commonwealth Plywood sont maintenant mieux équipés pour traverser la crise, mais le contexte économique apporte tout de mêmes quelques incertitudes.

Photo: François Gervais

La direction de Commonwealth Plywood a confirmé des investissements de près de deux millions de dollars pour son usine de Shawinigan, hier après-midi. Une nouvelle qui réjouit William P. Caine, fils du fondateur de la compagnie; Lise Landry, mairesse de Shawinigan; Julie Boulet, ministre des Ressources naturelles et de la Faune par intérim et ministre responsable de la Mauricie et William T. Caine, président de la compagnie.

Guy Veillette
Le Nouvelliste

(Shawinigan) Crise financière, récession, cette morosité économique qui s’installe à travers la planète n’avait pas atteint l’usine Commonwealth Plywood de Shawinigan, vendredi après-midi.

La direction de cette compagnie célébrait plutôt l’investissement d’un million de dollars réalisé cet été pour acquérir un centreur de billots.

De plus, le président de Commonwealth Plywood, William T. Caine, a profité de l’occasion pour annoncer l’installation de trois nouvelles machines à assemblage d’ici janvier. Un montant de 800 000$ qui s’ajoute ainsi à la modernisation de cette usine.

«J’ai pris cette décision la semaine passée!» sourit M. Caine, qui a célébré cette annonce avec de nombreux invités, dont la ministre des Ressources naturelles et de la Faune par intérim, Julie Boulet, la mairesse de Shawinigan, Lise Landry et le député de Saint-Maurice, Robert Deschamps. Plusieurs travailleurs ont également participé à cette conférence d’information et ils ont chaleureusement applaudi leur président quand il leur a confirmé les nouveaux investissements.

En 2006 et 2007, la division shawiniganaise avait connu de pénibles moments, avec des interruptions de production prolongées. Commonwealth Plywood a réalisé un grand ménage dans ses usines. Celle de Shawinigan a survécu à cette rationalisation, qui avait touché 18 divisions et provoqué 2400 mises à pied. Depuis ce temps, cette usine de déroulage a repris son rythme. Un deuxième quart de travail devrait être créé au cours des prochaines semaines et M. Caine n’exclut pas la possibilité d’en intégrer un troisième.

L’entreprise se cherche des employés actuellement, puisqu’elle souhaite atteindre un effectif de 120 personnes pour répondre aux besoins. Il s’agira d’une hausse de 50 travailleurs par rapport à cet été.

Des sourires

La ministre responsable de la Mauricie, Julie Boulet, avait mis sa tête sur le billot au printemps en participant à l’attribution d’une partie de l’ancien contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier de la scierie Shermag de Notre-Dame-de-Montauban à Commonwealth Plywood.

Hier après-midi, la députée de Laviolette a évidemment reçu l’hommage attendu.

«Votre intervention dans la redistribution des volumes de bois d’oeuvre disponibles consolide nos approvisionnements à Shawinigan et à La Tuque», lance M. Caine.

«Ces volumes supplémentaires permettent à la compagnie de maximiser l’utilisation et la valeur de la fibre en destinant vers Shawinigan les billes de qualité.»

«L’industrie forestière connaît une période très, très difficile depuis deux ou trois ans», rappelle Mme Boulet.

«Ces emplois sont très importants pour la Mauricie et c’est pourquoi j’étais très heureuse de répondre positivement quand on m’a demandé de l’approvisionnement supplémentaire pour Commonwealth Plywood.»

La réalisation de cet investissement et la création d’une cinquantaine d’emplois confortent la ministre dans sa décision. «C’est une bouffée d’air frais pour la région de Shawinigan et une très belle marque de confiance de la famille Caine», souligne Mme Boulet.

Une annonce qui dessine aussi un sourire sur le visage de la mairesse, Lise Landry. «C’est une nouvelle qui rassure les gens», indique-t-elle.

«Non seulement ils conserveront leur emploi, mais le nombre de travailleurs augmentera. Commonwealth Plywood est un exemple de PME qui pourra passer à travers les temps difficiles.»

D’autres défis à surmonter

Avec ces investissements de près de deux millions de dollars, Commonwealth Plywood place son usine de Shawinigan en position avantageuse. Mais la crise économique qui se profile laisse tout de même perplexe le président de la compagnie, William T. Caine.

«On ne sait pas encore comment le marché va réagir», convient-il. «On espère que nous ne connaîtrons pas de ralentissement avec la crise financière. Si on n’entre pas en récession, on devrait être dans la bonne voie.»

Par contre, M. Caine admet que la dégringolade du dollar canadien, qui a reculé de près de 11% depuis le 1er octobre, aide l’usine de Shawinigan, qui exporte pratiquement toute sa production aux États-Unis.

«Il y en a qui parle de pire dégringolade du dollar, alors que moi, j’appelle ça la meilleure dégringolade!», sourit-il. «C’est bon pour toutes les entreprises manufacturières de Shawinigan.»

Malgré le volume supplémentaire de 11 500 mètres cubes attribué au printemps par le gouvernement du Québec, Commonwealth Plywood recherche toujours des solutions pour sécuriser son approvisionnement au meilleur coût possible.

«Nous avons plus de problèmes dans les autres régions», précise M. Caine. «Ailleurs, ça semble plus difficile de travailler ensemble avec les autres industries. En Mauricie, tout le monde travaille ensemble pour baisser le coût de la fibre à la fin. La division régionale du ministère des Ressources naturelles et de la Faune est également intéressée par ces efforts de bonne gestion locale. Ailleurs, c’est moins développé.»

La ministre des Ressources naturelles et de la Faune par intérim, Julie Boulet, confie que le gouvernement demeure ouvert à de nouvelles ententes.

«Nous avons discuté de certaines choses avec eux», mentionne-t-elle. «Ils ont des besoins particuliers, comme l’érable et le bouleau jaune. Je leur reviendrai plus tard quand nous aurons analysé le dossier au ministère.»

Redémarrage à La Tuque

Des employés de la scierie de La Tuque s’étaient déplacés à Shawinigan hier après-midi pour l’annonce de ces investissements. Or, Commonwealth Plywood s’apprête à reprendre la production à cet endroit, après une interruption de quelques semaines.

«Nous avons du bois qui rentre», souligne M. Caine. «D’ici deux à quatre semaines, on devrait redémarrer l’usine.»

Mieux, la compagnie devrait également investir à sa division latuquoise. Un transfert d’équipement provenant d’une autre usine est également envisagé.?

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