2004.09.29

2004.09.29

Bientôt 19 mois de grève à Saint-Jean-de-Matha et Sainte-Béatrix – « L’entêtement patronal coûte aujourd’hui plus cher aux citoyens qu’un règlement de bonne foi » — Henri Massé, président de la FTQ

Joliette, le mercredi 29 septembre 2004 – Une belle occasion de régler les deux conflits des municipalités de Saint-Jean-de-Matha et Sainte-Béatrix vient d’être perdue. Alors que la récente reprise des négociations permettait d’espérer un dénouement, voilà que les discussions mènent à nouveau à une impasse. Les deux conflits sont entrés dans leur 19e mois, les deux grèves ayant commencé le 11 mars 2003.

« C’est de l’entêtement patronal pur et simple », a résumé Henri Massé, président de la FTQ, qui a tenu à manifester publiquement son soutien aux employés des deux municipalités de Lanaudière. « Alors que la région peut se targuer d’être l’endroit où s’est créé le plus d’emplois per capita au Québec ces dernières années, où le taux de chômage se rapproche des critères reconnus du plein emploi, on a beaucoup de difficulté à comprendre que ces employeurs refusent une proposition syndicale qui tient compte de leurs besoins spécifiques et qui permet une grande flexibilité, tout en assurant un revenu stable aux travailleurs », a ajouté le président de la FTQ.

Médiation spéciale

Au cours des dernières semaines, trois rencontres ont eu lieu entre les parties pour tenter d’en arriver à un règlement. Ces rencontres ont eu lieu les 17 août, 8 et 21 septembre. Elles se sont déroulées dans le cadre d’une médiation spéciale qui relevait, non pas du service de conciliation–médiation du ministère, mais sous la supervision directe de la Commission des relations du travail du Québec.

Un seul point de litige sépare les parties d’un règlement. Avant les dernières rencontres, il s’agissait pour les employés de s’assurer d’obtenir la sécurité d’emploi tandis que du côté des employeurs, ceux-ci voulaient pouvoir procéder à des mises à pied si cela devait s’avérer nécessaire. Lors de la médiation spéciale, un compromis a été proposé par la partie syndicale, qui aurait permis tant la flexibilité recherchée par les employeurs que la sécurité souhaitée par les salariés.

La proposition de compromis consistait à recourir au régime de prestation supplémentaire de chômage (PSC) pour garantir les revenus des employés municipaux en cas de mise à pied temporaire et minimiser les coûts à la charge de l’employeur.

« Quand on sait que l’enjeu des négociations, ce sont quelques milliers de dollars tout au plus, on se demande par quelle logique les élus veulent faire payer le gros prix aux citoyens alors qu’une solution est à portée de main », a commenté Serge Lebœuf, conseiller syndical au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ).

Outrage au tribunal

En fin de compte, c’est la population qui risque de payer l’entêtement de ses dirigeants politiques. Pour les deux municipalités, les frais juridiques reliés aux deux conflits ne cessent de s’accumuler.

Et la saga juridique est loin d’être finie. La municipalité de Saint-Jean-de-Matha doit aussi faire face à plusieurs accusations d’outrage au tribunal. Trois ordonnances de comparaître lui ont été signifiées, tout comme à Généreux Construction inc. et à André Pagé qui, eux aussi, pourraient être reconnus coupables d’outrage du tribunal. Les auditions pour toutes ces causes se tiendront au Palais de justice de Joliette les 1er, 2 et 3 décembre.

D’autre part, dans les semaines qui viennent, une cinquantaine de constats d’infraction au Code du travail seront entendus au Palais de justice de Joliette, dont 25 contre la seule municipalité de Saint-Jean-de-Matha. Ces plaintes portées représentent plusieurs centaines de milliers de dollars de conséquence, sans compter les nombreux frais engendrés par toutes les procédures passées.

La facture pourrait être particulièrement salée pour les municipalités de Saint-Jean-de-Matha et Sainte-Béatrix dont les populations s’élèvent respectivement à 3602 et 1608 habitants.

Le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est présent dans 10 autres secteurs d’activités au Québec, entre autres, la santé et les services sociaux, l’éducation, les transports urbain et aérien, l’hydroélectricité, les sociétés d’État et organismes publics québécois et les communications. Comptant au total près de 100 000 membres au Québec, il est le plus important syndicat affilié de la FTQ.

Source

  • SCFP et FTQ
  • https://ftq.qc.ca

Renseignements

  • Louis Cauchy
  • lcauchy@ftq.qc.ca

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