2002.02.19

2002.02.19

Au gouvernement de bouger – Entente FTQ sur la machinerie de production

Au congrès de la FTQ en novembre dernier, une résolution a été adoptée à l’unanimité avec ovation debout. Elle réclame l’intervention du gouvernement du Québec pour concrétiser une entente sur la machinerie de production intervenue entre les syndicats de la construction de la FTQ et des affiliés du secteur public et du secteur industriel : le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le Syndicat des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), le Syndicat des Métallos, le Syndicat national de l’automobile, de l’aérospatiale et du transport (TCA), le Syndicat des Teamsters et l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA).

De quoi s’agit-il ?

Les travaux reliés à l’installation, à l’entretien et à la réparation de la machinerie de production constituent le cœur de la construction industrielle. On retrouve ces machineries et équipements dans les usines, les manufactures, les mines, les raffineries, les papeteries bref, dans tous les secteurs où on fait de la production. Avant 1968, ces travaux étaient réservés aux travailleurs de la construction. Depuis lors, des amendements législatifs et la jurisprudence ont transformé la réalité de façon importante.

Le marché a vu naître une industrie secondaire de la construction et a favorisé le travail au noir. Les employeurs professionnels de l’industrie de la construction sont en compétition avec des sous-traitants qui ne sont pas soumis aux mêmes conditions de travail, par exemple les salaires, les avantages sociaux, les horaires de travail.

Depuis plus de dix ans, des représentations ont été faites auprès des gouvernements successifs pour assujettir la machinerie de production à la Loi sur les relations du travail dans la construction. Sans résultat. Au moment d’écrire ces lignes, des discussions intensives avaient lieu avec le gouvernement Landry pour donner suite à l’entente intervenue entre les syndicats de la FTQ et concrétiser cette demande.

Et la FTQ maintient la pression. « Nous avons un programme d’action concret pour sensibiliser davantage nos élus à l’urgence d’agir», indique le président Henri Massé.

Qui fait quoi ?

Les entrepreneurs et les syndicats de la construction ne réclament pas l’ensemble des travaux reliés à la machinerie de production. Les travaux d’entretien et de réparation dans les grandes industries seront toujours accomplis par leurs salariés syndiqués. Et les affiliés concernés se sont clairement entendus sur qui fait quoi.
«Avec l’entente FTQ et l’appui des syndicats industriels, nous avons un argument de poids, dit Jean Lavallée, porte-parole du Conseil conjoint de la construction et vice-président de la FTQ. Monsieur Landry s’est d’ailleurs engagé à régler le dossier avant la fin de l’année 2002».

Secteur industriel

Durant les débats au congrès, Clément L’Heureux, vice-président exécutif du SCEP, a rappelé que des discussions constructives avaient eu lieu depuis 1993, qui s’étaient intensifiées durant la semaine du congrès, et que le dialogue devrait se poursuivre dans l’avenir entre les différents syndicats de la FTQ.

Il a fait référence au discours du président Henri Massé : «C’est en se serrant les coudes qu’on va réussir à avancer, à avoir de meilleures conditions de travail et un meilleur environnement de travail. Le SCEP est prêt à relever le défi de la solidarité avec les gens de la construction.»

Dans plusieurs usines du secteur industriel représentées par le SCEP, dans le papier par exemple, l’installation de la machinerie de production est assurée par les travailleurs de la construction ou le fabricant, alors que l’entretien et la réparation sont faits par les salariés syndiqués de l’entreprise.

Les édifices publics

Le SCFP fait aussi partie de l’entente. Son directeur québécois, Pierre Dupuis, rappelle que son syndicat avait déjà mis cette entente en application avec les syndicats de la construction depuis plusieurs années.

«Et ça va très bien avec eux, souligne Pierre Dupuis. Malheureusement, des employeurs s’appuient sur certains règlements pour nous dire qu’ils ne peuvent pas donner ce travail à nos membres. On parle de changer une porte de place ou de réparer un mur, des réparations de cette nature-là.»

Les membres du SCFP dans les municipalités, les universités, les écoles et les centres hospitaliers font déjà ces travaux de rénovation ou de réparation. Le syndicat estime que le gouvernement doit accepter l’entente de la FTQ sur la machinerie de production pour clarifier la situation. « C’est important pour que nous puissions intervenir dans nos milieux de travail et que la réalité reflète l’entente négociée entre les syndicats de la FTQ », conclut Pierre Dupuis.

Des impacts sur les métiers

Selon des données de la Commission de la construction du Québec (CCQ), on évalue en moyenne à 20 millions par année les heures de travail perdues par les ouvriers de la construction dans la machinerie de production; cela au profit d’entreprises hors construction largement non-syndiquées, ce qui encourage le travail à rabais et au noir.

« Tout ça a un impact majeur sur les revenus des membres, ceux de la CCQ et la formation de la main-d’œuvre, en plus de l’impact sur les revenus du gouvernement à cause du travail au noir, précise Gérard Cyr, de la section locale 144 des plombiers, un des artisans du retour à la FTQ des syndicats internationaux des métiers de la construction. On demande que les travaux soient assujettis à la construction surtout pour la grosse industrie et l’industrie lourde, comme la métallurgie et les raffineries. »

Cela exclut le secteur résidentiel, commercial et institutionnel, les salariés des fabricants de cette machinerie et ceux des utilisateurs, c’est-à-dire les entreprises du secteur industriel syndiquées.

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