2012.09.10
2012.09.10
Le gouvernement Harper méprise les chômeurs
Les organisations syndicales et les organismes voués à la défense des chômeuses et chômeurs se mobilisent
Saguenay, le 6 septembre 2012 – Les organisations syndicales et les organismes voués à la défense des chômeuses et chômeurs sont d’avis que la réforme du régime d’assurance-emploi mise de l’avant par le gouvernement Harper est une attaque directe aux travailleuses et aux travailleurs et représente un mépris total à l’égard de celles et ceux qui perdent leur emploi.
« Le gouvernement conservateur s’ingère dans une caisse dans laquelle il ne contribue pas. Son ingérence n’est dictée que par des raisons strictement idéologiques » selon Engelbert Cottenoir, président du Conseil central CSN.
Pour sa part, le coordonnateur régional de la CSD, Jean-Roch Larouche, se dit outré par les mesures annoncées, découlant de la loi C-38 : « Cette loi élargit la notion d’emploi convenable en exigeant des prestataires qu’ils acceptent, plus rapidement qu’auparavant, des emplois ne répondant pas à leur expérience et à leurs qualifications ».
Pour le président régional de la CSN, il s’agit d’une mesure contreproductive sur le plan économique et qui vient à l’encontre des éléments de base d’une saine gestion des ressources humaines, axés sur le développement des compétences et la rétention des personnes.
En plus de la catégorisation des prestataires, le projet de loi restreint l’accès aux mécanismes d’appel et réduit de cinq semaines la durée des prestations dans les régions à haut taux de chômage, ce qui est tout à fait inacceptable.
« Le gouvernement prétend mieux arrimer les chômeuses et les chômeurs aux emplois disponibles, laissant ainsi entendre que ceux-ci préfèrent recevoir des prestations plutôt que de travailler. Pourtant les statistiques démontrent que très peu de chômeurs se rendent au bout de leur période de prestations » d’ajouter France Simard, du Mouvement Action Chômage Lac-Saint-Jean.
Le gouvernement se trompe de cible
De son côté, Jean-Marc Crevier, conseiller régional de la FTQ, soutient que : « Au moment où Statistique Canada publie de nouvelles données indiquant qu’il y a près de six chômeurs pour chaque poste vacant, le gouvernement se trompe nettement de cible. Il devrait plutôt se concentrer sur la création d’emplois de qualité et soutenir notre secteur manufacturier, plutôt que de s’attaquer à celles et à ceux qui ont perdu leur emploi ».
Les représentants syndicaux et communautaires estiment que les nouvelles mesures annoncées pénaliseront particulièrement les travailleuses et les travailleurs saisonniers ainsi que les femmes qui sont majoritaires dans les emplois précaires.
Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) craint l’impact qu’aura cette politique du gouvernement conservateur dans les ministères et organismes du Québec, particulièrement dans notre région où le travail saisonnier est omniprésent. « Certains employeurs, comme le ministère des Transports (MTQ), la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) ou le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), notamment dans les pépinières, pour ne nommer que ceux-là, perdront très certainement leur personnel saisonnier expérimenté. Les mesures annoncées contraindront les travailleuses et les travailleurs à sacrifier un emploi apprécié au profit d’un autre travail. Ceux-ci risquent aussi de quitter les régions au profit des grands centres » prévoit Brigitte Claveau, présidente régionale du SFPQ.
Appauvrissement des plus vulnérables
De plus, dans son budget, le gouvernement annonce l’abolition, à compter du 15 septembre 2012, du projet pilote numéro 15, qui prolonge la période de prestations de 5 semaines supplémentaires dans 21 régions économiques à taux de chômage élevé dont notre région. Cette prolongation permettait aux travailleurs saisonniers d’éviter ou de réduire les périodes sans travail ni prestations de chômage communément appelées « le trou noir du printemps ».
« Cette mesure fera donc en sorte que dans notre région, des travailleurs saisonniers se retrouveront sans revenu aucun pour cinq semaines de plus chaque année et n’auront d’autre choix que de recourir au régime de la sécurité du revenu, s’ils peuvent y être admissibles. Il s’agit d’un appauvrissement des travailleuses et des travailleurs les plus vulnérables de notre région, ce qui est inacceptable » de dire Sylvain Bergeron, de LASTUSE.
Les groupes tiennent à rappeler qu’actuellement, moins de 50 % des chômeurs sont admissibles à des prestations et que ce ratio pourrait encore augmenter avec ces modifications. Depuis le 18 novembre 1990, le gouvernement fédéral ne contribue plus un sou au financement du régime d’assurance-emploi. Il n’a donc aucune légitimité pour procéder à ces changements si draconiens.
« Si le gouvernement souhaite vraiment améliorer le régime d’assurance-emploi, il doit plutôt en élargir l’accessibilité et bonifier les prestations » d’indiquer la représentante régionale de la CSQ, Aline Beaudoin.
Assemblées publiques
Une telle situation nous oblige à passer à l’action. Ainsi, en plus des traditionnelles pétitions contre la réforme et d’une manifestation nationale le 27 octobre prochain à Thedford Mines, nous organisons la tenue de sept séances publiques d’information et de discussions qui auront lieu à 19 heures aux dates et endroits suivants :
Dolbeau-Mistassini : 12 septembre 2012 à l’Auberge La Diligence
Alma : 18 septembre 2012 à l’Hôtel Universel
Anse-Saint-Jean : 19 septembre 2012 à l’Édifice municipal
Roberval : 2 octobre 2012 au Château Roberval
La Baie : 3 octobre 2012 à la Salle des Mooses
Chicoutimi : 9 octobre 2012 à l’Hôtel La Saguenéenne
Jonquière : 16 octobre 2012 à l’Hôtel Delta Saguenay
« Nous invitons toute la population de la région à y venir afin de s’informer et de faire connaitre sa réalité découlant de cette réforme. Nous invitons particulièrement les entrepreneurs et les gens d’affaires à nous faire part des inconvénients engendrés par cette réforme. Après ces rencontres, nous convoquerons une autre conférence de presse afin de faire part à la population de la synthèse de ces rencontres » de conclure Engelbert Cottenoir, président du Conseil central CSN.
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Renseignements : Engelbert Cottenoir, Conseil central CSN : 418 817-2367
Sylvain Bergeron, LASTUSE : 418 820-5747
France Simard, Mouvement Action Chômage : 418 662-9191
Brigitte Claveau, SFPQ : 418 812-5852
Jean-Marc Crevier, FTQ : 418 540-6858
Jean-Roch Larouche, CSD : 418 480-8954
Aline Beaudoin, CSQ : 418 549-8523