2007.11.12

2007.11.12

Respect de vos engagements, de votre signature et de votre parole

Monsieur le maire,

J’ai écouté attentivement vos réponses et déclarations lors de l’assemblée du Conseil municipal du 5 novembre dernier. J’ai porté une attention particulière à vos entrevues radiophoniques et aux reportages des différents médias. Je me permets maintenant de faire certains commentaires :

Vous avez déclaré vouloir impartir 50 % des services de la Ville de Sherbrooke à l’entreprise privée et que ces décisions n’étaient effectives qu’à la suite d’analyses très rigoureuses de coûts ; si ces études de coûts existent réellement, pourquoi les avoir cachées à vos travailleurs et à leurs dirigeants syndicaux ? POURQUOI RENIER VOTRE PAROLE ET VOS ENGAGEMENTS ? Une convention collective se signe de façon volontaire et de bonne foi. Que faites-vous des articles 28.01, 28.02 et 28.03 de la convention collective que vous avez signée ? RENIEZ-VOUS AUSSI VOTRE SIGNATURE ? Si cela est le cas, ce n’est pas la première fois et malheureusement, tel que vous le démontrez de nouveau, ce ne sera pas la dernière. Est-ce là, Monsieur Perrault, la qualité principale d’un premier magistrat ?

Pour vous faciliter le travail, je vous cite donc les articles de la convention collective que vous avez signée mais que vous refusez de respecter…

ARTICLE 28 – TRAVAUX À FORFAIT
28.01
La Ville convient, à l’avenir, de ne confier par contrat l’exécution d’une partie quelconque de son travail, qu’à des personnes ou sociétés qui s’obligeront à respecter, à l’égard de leurs employés, les dispositions de la présente convention collective quant aux heures de travail et aux salaires. La Ville s’engage à faire respecter la présente disposition.
28.02
a) Avant de décider de confier à l’externe des activités qui sont présentement réalisées par du personnel col bleu ou un nouveau domaine d’activités, la ville s’engage à en faire part au Syndicat.
La ville fournit alors au Syndicat les motifs qui l’amène à envisager cette alternative.
Le présent alinéa ne s’applique pas lors du renouvellement de contrats déjà confiés à l’externe.
b) La ville tient compte notamment des critères suivants :
– de la disponibilité du personnel en place et de la nécessité de maintenir les services déjà offerts ;
– du type d’expérience requis en regard des travaux à accomplir ;
– des coûts, de l’ampleur ou du délai de réalisation.
c) Le Syndicat est appelé à faire part de ses commentaires et suggestions dans un délai raisonnable.
28.03
Le Syndicat peut également demander à rencontrer la Ville pour discuter du renouvellement des contrats confiés à l’externe.

Comment se fait-il que les « cols bleus » doivent se présenter à une assemblée du Conseil municipal pour connaître vos intentions ? Craignez-vous de les rencontrer ? Vous auriez avantage, vous-même et votre directrice générale, à rencontre régulièrement les représentants syndicaux de vos travailleurs au lieu de déléguer ce qui vous semble être une « corvée » à certains de vos sous-fifres qui n’ont aucune autorité décisionnelle et qui ne connaissent même pas vos intentions et vos projets…

Agir de telle façon démontre une incapacité de communiquer de façon franche et honnête. Est-ce là, Monsieur le maire, la deuxième qualité d’un premier magistrat ?

Vous avez affirmé que les salaires et les avantages sociaux des travailleurs municipaux ne permettaient pas d’établir des coûts concurrentiels avec le secteur privé ? Pouvez-vous le démontrer ? Peut-on voir le coût de ces études comparatives ?

Avec quelles catégories d’entreprises et d’entrepreneurs du secteur privé faites-vous ces comparaisons ? Dans le secteur privé, comme dans tous les secteurs industriels, il y a des entreprises et des entrepreneurs de qualité mais il y a aussi… les autres entrepreneurs et les autres entreprises. Les entreprises de qualité font un travail de qualité et versent à leurs travailleurs des salaires décents et mettent en place des régimes d’avantages sociaux intéressants… Quant aux autres entrepreneurs, ceux qui payent de faibles salaires sans aucun avantage social, ils portent le chaleureux surnom de « chaudrons » et ceux-là, je vous les laisse…

Il faut comparer « les pommes avec les pommes » selon vos dires, et je suis d’accord avec ce point. Selon ma compréhension, il faut donc en premier comparer la qualité du travail et la compétence des travailleurs et non exclusivement le coût. Dans vos « sérieuses analyses de coûts » que vous refusez de déposer, comparez-vous réellement des « pommes avec des pommes » ? Je vous rappelle qu’il existe une diversité de pommes. Il existe même des pommes pourries !

Au lieu de renier vos engagements et votre signature, pourquoi ne pas respecter le contrat que vous avez signé avec vos travailleurs ? QUE VAUT LA SIGNATURE DU MAIRE DE SHERBROOKE ?

Il vous est plus facile de pérorer que d’agir avec transparence. Sous votre règne, la région métropolitaine de Sherbrooke a atteint le dernier rang des six régions métropolitaines du Québec quant aux salaires, aux avantages sociaux et à la qualité des emplois. Sherbrooke est au premier rang quant au pourcentage du nombre des emplois à temps partiel par rapport aux emplois à temps plein… Je vous félicite de cette réussite !

Sous une telle gouvernance, il est exact d’affirmer cyniquement, tel qu’établi lors du Sommet de Sherbrooke : « En 2012 Sherbrooke sera reconnue à l’échelle québécoise, canadienne et internationale, comme pôle majeur d’innovation, tant sur le plan social qu’économique, et ce, dans un milieu de vie de qualité exceptionnelle ».

Respectueusement

Le conseiller régional FTQ Estrie,
Marc Bellemare

MB-mr
AIMTA 922

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Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) |

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