2019.03.27
2019.03.27
Marche de l’énergie pour demander au PM d’exercer son leadership
Les lockoutés d’ABI marchent sur la colline Parlementaire
Québec, le mercredi 27 mars 2019 – Des lockoutés d’ABI convergent ce matin vers la colline Parlementaire dans le cadre de la « Marche de l’énergie » pour demander au premier ministre de faire preuve de leadership afin de faciliter un dénouement du lockout qui dure depuis plus de 14 mois. Ce dernier s’était prononcé en faveur d’une intervention gouvernementale plus active pendant la campagne électorale en octobre 2018.
Des centaines de lockoutés ont marché hier à Trois-Rivières et ce matin à Québec pour demander au gouvernement de revoir les contrats d’électricité avec les multinationales de l’aluminium et d’intervenir pour aider à mettre un terme au lockout. Ce matin, les lockoutés partent à pied de la Place Laurier à Québec à 9 h 30, pour arriver entre 11 h et 11 h 15 sur la colline Parlementaire.
«Si le lockout est si long, plus de 14 mois maintenant, c’est parce qu’ABI ne subit pas pleinement les conséquences économiques de sa décision. C’est 165 millions qui ont ainsi été économisés par Alcoa en 2018 seulement, sur le dos d’Hydro-Québec et de tous les Québécois. Comme citoyens, c’est outrageux de voir notre gouvernement complice de ce lockout», dénonce le président de la section locale 9700 des Métallos, Clément Masse.
En temps normal, lorsqu’ABI choisit de réduire unilatéralement la production, elle devrait payer quand même pour le bloc d’électricité qui lui est réservé. Or, la clause de force majeure ou “Act of God” du contrat permet à ABI de se soustraire à ses obligations et de ne pas payer pour le bloc d’électricité qui lui est réservé par Hydro-Québec.
Lors de la campagne électorale en octobre 2018, François Legault avait déploré le manque de leadership du gouvernement précédent dans le dossier. « Lorsque le premier ministre du Québec, un des principaux producteurs d’aluminium au monde, parle, les multinationales de l’aluminium tendent l’oreille. Le premier ministre a le devoir moral d’intervenir auprès d’Alcoa pour qu’elle se comporte en citoyen corporatif responsable », fait valoir le président de la FTQ, Daniel Boyer.
En mai 2012, des lockoutés de l’aluminerie d’Alma avaient eux aussi tenu une «Marche de l’énergie» jusqu’à Québec pour protester contre les clauses des contrats d’énergie qui favorisaient indûment leur employeur pendant le lockout, forçant l’ensemble des Québécois à financer le lockout décrété par Rio Tinto. Le contrat entre Hydro-Québec et Rio Tinto a été corrigé depuis.
«Le gouvernement a revu les contrats avec Rio Tinto. Qu’attend-t-il pour faire de même dans le cas d’Alcoa. Les Québécois donnent à bons prix leur énergie parce que cela crée de bons emplois au Québec: c’est un pacte social. Ce n’est pas un chèque en blanc pour prendre en otage les travailleurs, abolir des emplois et appauvrir toute une région», souligne le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.
Les 1030 syndiqués de l’Aluminerie de Bécancour ont été mis en lockout le 11 janvier 2018 par Alcoa et Rio Tinto. Après avoir refusé dans une proportion de 82 % la dernière offre de l’employeur, moins avantageuse que celle qui était sur la table avant le déclenchement du lockout, la section locale 9700 des Métallos a formulé une contre-proposition le 21 mars dernier. Cette dernière comporte plusieurs compromis sur des nouvelles demandes de concessions formulées par l’employeur.
Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le syndicat le plus important du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques. La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.