2002.03.21

2002.03.21

21 mars: Journée internationale pour l’élimination de la discrimation raciale

Le Congrès du travail du Canada se joint à des groupes internationaux pour souligner la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Le 21 mars commémore le massacre de Sharpeville, au cours duquel 69 manifestantes et manifestants noirs furent tués et 180 autres blessés par des policiers. Cette journée est le symbole de la lutte menée à l’échelle mondiale contre le racisme, la discrimination et l’oppression. C’est une occasion de resserrer nos liens de solidarité avec les personnes de couleur et les Autochtones dans la lutte pour l’égalité.

En cette journée de commémoration du 21 mars, nous dénonçons le racisme systémique au Canada et partout ailleurs dans le monde.

En cette journée de commémoration, nous reconnaissons la contribution apportée par les Autochtones et les personnes de couleur du mouvement syndical et du monde entier à la lutte contre le racisme et aux efforts faits pour consolider les syndicats et le pays.

Le 21 mars 1960, soixante-neuf manifestantes et manifestants noirs furent tués, et 180 autres blessés par des policiers sud-africains blancs. La plupart d’entre eux furent tirés dans le dos pendant qu’ils protestaient dans la localité de Sharpeville contre les lois discriminatoires les obligeant à porter des laissez-passer. Six ans après le massacre de Sharpeville, à la suite de l’indignation manifestée à l’échelle internationale par le mouvement syndical, les organisations confessionnelles et les groupes de lutte pour l’égalité et les droits de la personne, les Nations Unies ont désigné le 21 mars Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

L’Apartheid restera à jamais gravé dans notre mémoire et représentera le paroxysme du racisme systémique et institutionnalisé. En 1996, le racisme systémique, que favorisent les politiques de la grande entreprise, des gouvernements et des institutions, est toujours bien en vie au Canada et dans le monde entier.

Le racisme systémique a des répercussions dévastatrices sur les personnes touchées. C’est un peu comme mourir à petit feu, d’une mort à peine perceptible pour ceux et celles qui ne sont pas touchés. Le racisme systémique, présent dans le système d’éducation, le système judiciaire, le mouvement syndical, le milieu de travail, les collectivités et les institutions privées et publiques, a entraîné de nombreuses conséquences, dont les suivantes:

  • les débouchés restreints sur le marché du travail;
  • l’accès réduit aux programmes et services gouvernementaux;
  • les obstacles à la scolarisation;
  • l’inaccessibilité au logement;
  • un traitement différent au sein de l’appareil judiciaire;
  • la précarité du revenu à la retraite;
  • la pauvreté.

Le militantisme et la fermeté dont ont fait preuve les Autochtones et les personnes de couleur nous ont aidé à mieux comprendre le racisme systémique et les divers aspects de la discrimination. Ces deux groupes ont travaillé en collaboration avec le mouvement syndical, le mouvement des femmes et les organismes des droits de la personne et des droits sociaux pour enrayer la discrimination sous toutes ses formes.

Bien que la discrimination systémique se manifeste sous de nombreux aspects, c’est la lutte pour éliminer la discrimination systémique dans les pratiques d’embauchage et en milieu de travail qui est la mieux connue et qui est surveillée de plus près au Canada et aux États-Unis. Nous avons gagné des combats et en avons perdu d’autres. Les modifications apportées récemment à la loi fédérale sur l’équité en matière d’emploi constituent un progrès en matière de droits à l’égalité. Et bien que l’abrogation de la loi ontarienne sur l’équité en matière d’emploi représente un grand pas en arrière, les discussions et les débats qui avaient mené à l’adoption de cette loi ont permis de sensibiliser le public à la discrimination systémique.

À l’appui de notre position sur cette question, le mouvement syndical continue de négocier des dispositions sur l’équité en matière d’emploi. Il continue aussi d’exercer des pressions pour que toutes les provinces adoptent des lois sur l’équité en matière d’emploi, pour que la Commission des droits de la personne établisse des unités chargées de la discrimination systémique et pour que les plaintes de discrimination raciale soient réglées de façon prompte et convenable. Au sein du mouvement syndical, nous nous sommes engagés à faire en sorte que tous les groupes soient équitablement représentés à tous les niveaux, y compris au sein de la direction et des permanents et permanentes.

En matière d’immigration, le CTC et ses organismes affiliés continuent de remettre en question les politiques et les mesures du gouvernement du Canada qu’ils estiment racistes. À venir jusqu’en 1960, le Canada ne faisait pas bon accueil aux Asiatiques et aux Noirs. Il préférait accueillir les immigrants et immigrantes provenant de la Grande-Bretagne, des États-Unis et du nord-ouest de l’Europe. Aujourd’hui, le gouvernement fédéral érige d’autres barrières, qui ont d’énormes répercussions sur les personnes de couleur provenant d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Parmi ces barrières figurent les suivantes:

  • la taxe d’entrée de 975 $ prévue dans le budget de 1995 du gouvernement fédéral;
  • la décision de favoriser les gens d’affaires et les immigrants et immigrantes provenant d’Europe au détriment de la catégorie des parents;
  • la garantie de 10 000 $, qui a été temporairement mise de côté mais qui sera reprise à une date ultérieure;
  • le protocole d’entente sur l’immigration conclu par les gouvernements du Canada et des États-Unis;
  • le sous-financement des services d’établissement pour les immigrants, les immigrantes et les réfugiés et réfugiées.

Outre les obstacles qui existent ici au Canada, nombre de politiques, d’ententes et de pratiques adoptées au niveau international nuisent aux personnes de couleur partout dans le monde. La pauvreté, le logement, l’enseignement et les soins de santé publics insuffisants, le chômage et le revenu précaire auxquels font face les femmes, les hommes, les jeunes et les enfants d’Afrique, d’Asie, de Nouvelle-Zélande et d’Amérique latine sont tous directement attribuables aux «barrières économiques et commerciales systémiques» que comportent les politiques des institutions financières internationales et des organismes internationaux.

Le mouvement syndical encourage vivement le gouvernement du Canada et les Nations Unies à entreprendre un examen des politiques et des pratiques de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de l’Organisation mondiale du commerce et d’autres institutions financières internationales pour relever les barrières systémiques qu’elles comportent, et à adopter un plan d’action dans les plus brefs délais pour que soient éliminées ces barrières, qui constituent une entrave à la liberté des personnes de couleur partout au monde.

Le Groupe de travail national du CTC sur la lutte contre le racisme poursuivra sa lutte contre la discrimination raciale sous toutes ses formes et fera des recommandations aussi pertinentes qu’importantes au mouvement syndical, qui en assurera l’exécution. L’élimination du racisme dans les rangs des syndicats et dans nos collectivités nous permettra de nous porter en grand nombre à la défense de notre cause.

Source: CTC

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