Chronique métier


Plus de 600 000 membres, c’est plusieurs milliers de corps d’emplois différents. Des hommes et des femmes qui travaillent dans des usines, des bureaux, des magasins, des entrepôts, des hôpitaux, sur des chantiers de construction, dans les airs, sur mer, les deux pieds sur terre. Dans cette chronique, Le Monde ouvrier vous fait découvrir quelques-uns de ces métiers à travers des rencontres sur le terrain avec leurs artisans.

Métier : installateur de chantier routier

Travailler de nuit comme installateur de chantier n’est pas fait pour tout le monde. Les autoroutes et les grandes artères se vident, laissant place à Bruno Duval et à son équipe, qui s’assurent que tout est en place pour protéger celles et ceux qui entretiennent nos routes. « J’ai l’impression de participer à quelque chose de plus grand, de bâtir le futur de notre réseau routier, comme nos grands-parents qui ont construit des ponts et des barrages, » confie-t-il, fier de contribuer à des projets de société.

La sécurité avant tout

Ce métier essentiel est aussi l’un des plus dangereux au Québec. « La sécurité, c’est notre combat quotidien », explique le syndiqué Métallos, qui insiste sur l’importance de rester visible. Équipés de vêtements avec des réflecteurs et de camions bardés de feux, ils font tout pour être repérables. « Sur l’autoroute, il suffit d’une fraction de seconde pour qu’un automobiliste distrait ou en état d’ébriété vienne percuter notre zone de travail. » La météo est un défi constant pour Bruno et ses collègues, car chaque saison apporte son lot de dangers particuliers. « En été, c’est la pluie et les vents violents qui peuvent transformer le chantier en terrain glissant ou amener des véhicules à déraper », raconte-t-il. Les nuits d’hiver sont marquées par le gel rapide des routes. « Il suffit qu’il fasse au-dessus de 00 en journée et qu’on descende à -30 dans la nuit pour que tout devienne une patinoire. » Ces conditions ajoutent une couche de stress supplémentaire. « On n’a pas le choix, on garde toujours un oeil sur le trafic. »

Photo: Casadel Films

C’est un métier difficile, mais je suis fier de contribuer à un Québec plus sécuritaire, un chantier à la fois.

– Bruno Duval, installateur de chantier routier

La course contre la montre

Bruno explique que le moindre délai peut compliquer le travail de l’entrepreneur, qui n’a qu’un créneau très court pour effectuer son travail. « On doit être efficaces parce que chaque minute compte, surtout quand on ferme une autoroute. » Il est donc nécessaire pour son équipe de maintenir un rythme serré, ce qui demande beaucoup de rigueur et de coordination.

Bruno et ses collègues développent sans cesse des techniques pour optimiser leur travail, gagnant ainsi un temps précieux. « On a trouvé des façons de décharger le camion plus rapidement, tout est dans la manière de le charger au départ. » Formateur dans l’âme, Bruno aime partager ses connaissances avec les nouveaux venus, souvent des travailleurs immigrants pour qui la maîtrise du français devient une question de sécurité. « Le français, c’est plus qu’une langue ici, c’est une façon de se comprendre et de se protéger, » précise-t-il, évoquant le roulement important dans ce métier nocturne exigeant.

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