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Enfin, un premier pas vers un régime public et universel d’assurance médicaments!

Le projet de loi C-64, jetant les bases d’un véritable programme d’assurance médicaments public et universel a finalement été adopté par le Parlement fédéral. La FTQ salue dans ce gain tout le travail des militantes et militants qui ont su persévérer afin d’en arriver à ce résultat. Ce que prévoit le programme, c’est une couverture pour les contraceptifs oraux et les médicaments pour le diabète. Il s’agit d’un premier pas devant jeter les bases d’une couverture universelle.

Mais cette victoire reste fragile. Qu’arrivera-t-il au programme si jamais les conservateurs de Pierre Poilievre prennent le pouvoir ? Déjà, ce dernier a annoncé qu’il ne voulait pas d’un tel régime.

Pour la petite histoire, la FTQ milite pour un tel régime depuis les années 1990 en réclamant haut et fort une couverture universelle pour s’assurer que personne, peu importe ses moyens financiers, n’ait à choisir entre se soigner et payer ses factures. Pendant plus de vingt ans, des générations de travailleuses et travailleurs ont défilé dans les rues, écrit des lettres, rencontré des élus pour réclamer cette justice. L’adoption de ce projet de loi marque un moment de reconnaissance du travail de toutes ces militantes et de tous ces militants pour toute cette mobilisation.

Bien sûr, il reste des kilomètres à parcourir. Là où ça devient intéressant, c’est dans la promesse, encore fragile, d’un élargissement futur. Imaginez un Canada où personne n’aura à choisir entre se soigner, manger, payer son loyer ou prendre ses médicaments. C’est un idéal qui prend forme, doucement. Un idéal, à la veille d’élections fédérales, menacé par la droite conservatrice et l’entêtement du gouvernement de la CAQ qui refuse d’adopter le modèle public et universel pour des raisons purement idéologiques.

En clair, le Québec, avec son système hybride public-privé inefficace, a tout intérêt à s’entendre avec Ottawa pour éviter de se noyer sous les contradictions et les coûts. Ce sont jusqu’à 3 milliards de dollars d’économies potentielles pour le Québec chaque année qui sont possible avec un tel régime. De quoi ravir les comptables de la CAQ qui, pour l’instant, regardent le train passer. L’idée est simple; en centralisant l’achat des médicaments à l’échelle du pays, nous allons négocier pour 32 millions de personnes au lieu des 8 millions du Québec, nous ne serons plus seul.

Pourquoi un tel retard ?

Pourquoi, en 2024, le Québec se tient-il encore à l’écart d’un régime universel ? Les compétences, les juridictions… des mots creux quand les médicaments sont hors de portée pour des milliers de familles et de personnes âgées. La FTQ, elle, a été claire : il est temps que le Québec cesse de s’esquiver et s’entende avec Ottawa pour centraliser ces achats comme l’a déjà fait la Colombie-Britannique. D’ailleurs, des conseillères régionales et des conseillers régionaux de la FTQ, des membres des Conseils régionaux de la FTQ et des militantes et militants ont procédé au cours de l’été à un blitz de rencontres pour échanger avec un groupe de députées et députés, et de ministres de la CAQ. L’objectif : les sensibiliser à l’importance pour le Québec de travailler avec le gouvernement fédéral pour que les Québécoises et Québécois puissent en arriver à se procurer leurs médicaments sans vider leur compte de banque. Dans l’ensemble, plusieurs ont été réceptifs aux arguments de la FTQ.

L’assurance médicaments publique et universelle c’est plus qu’une simple avancée. C’est un test de dignité pour le gouvernement québécois. Les chicanes de clôture ou la santé de la population ? Un choix si simple, si on y pense bien.