2002.10.02
2002.10.02
« L’emploi doit être au centre de mesures globales de lutte à la pauvreté » – Henri Massé, président de la FTQ
Québec, le 2 octobre 2002 – D’entrée de jeu, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) demande que la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale soit engageante pour tous les ministères, qu’elle les lie par une clause et des études d’impact. C’est ce qu’a fait valoir le président de la centrale syndicale, M. Henri Massé, devant la commission parlementaire sur le projet de loi no 112.
Une loi engageante pour tous les ministères
« Il nous faut une loi gouvernementale et non une simple loi ministérielle qui n’engagerait les autres ministères qu’à titre consultatif. Cette approche a fait la preuve de son efficacité dans le débat sur l’allégement réglementaire et, plus récemment, dans le cadre du plan d’action jeunesse.
« C’est bête et paradoxal, mais si les pauvres avaient de l’argent, tout le monde s’intéresserait à leur sort. On n’aurait même pas besoin de cette commission parlementaire. Mais ce n’est pas le cas et le gouvernement doit prendre ses responsabilités.
« Les plus démunis ont le droit d’exiger du gouvernement une obligation de résultat qui ne peut venir que d’une interaction réelle et contraignante de toutes les composantes du gouvernement. Quant aux suites à donner, après l’adoption du projet de loi, il est clair pour nous qu’il va falloir définir un plan d’action dans le cadre d’un débat public », a expliqué M. Massé.
Les conditions de réussite de la stratégie de lutte contre la pauvreté
« On n’en sort pas, si on veut qu’une stratégie non pas à la pièce mais globale de lutte à la pauvreté puisse réussir, ça prend des emplois, et des emplois de qualité. C’est la seule façon de donner aux personnes le statut de citoyen à part entière avec accès aux ressources, aux biens et services, à la propriété.
« Sans des emplois de qualité et payés à des salaires décents, on risque de demeurer dans une approche d’aide à la personne, ponctuelle, sans perspectives à long terme. On ne veut certainement pas faire du Québec une immense St-Vincent-de-Paul.
« En même temps on doit mettre fin aux mesures rétrogrades qui font qu’un travailleur qui perd son emploi, doive renoncer à sa propriété, à certains biens, sous peine d’être refusé à l’aide de dernier recours. Ce n’est certainement pas comme ça qu’on redonne espoir et dignité à une personne », a poursuivi Henri Massé.
Les travailleurs pauvres
« Ça n’a pas de sens de travailler et en même temps être pauvre. Pourtant, il n’est pas rare de voir des travailleurs ou des travailleuses au salaire minimum ou encore à la pièce, dans le vêtement, avec l’équivalent de 2 $ ou 3 $ l’heure, qui doivent boucler leur fin de mois avec les banques alimentaires. De façon tout aussi paradoxale, on fait disparaître les décrets qui assuraient des conditions minimales dans le vêtement et autres secteurs », a rappelé M. Massé.
Pour une insertion sociale réussie
« Si c’est la pauvreté qui produit des pauvres, c’est le système qui produit la pauvreté. Il est possible d’utiliser le « filet social » autrement que comme une façon de ne pas tomber plus bas! Il y a plusieurs dispositions législatives qui pourraient contribuer à en faire plutôt un véritable tremplin vers une insertion sociale réussie.
« Mais encore une fois, sans emplois de qualité et bien payés, sans accès à la propriété sans pénalité, toutes les belles paroles sur la lutte à la pauvreté ne vaudront rien », a conclu le dirigeant syndical.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente plus d’un demi-million de membres.
Source
- FTQ
- https://ftq.qc.ca
Renseignements
- Louis Cauchy
- lcauchy@ftq.qc.ca