2003.03.09

2003.03.09

La FTQ rend publique sa plate-forme électorale et lance un appel pressant à faire barrage à l’ADQ

Montréal, le 9 mars 2003 – En dévoilant aujourd’hui la plate-forme électorale de la FTQ, le président, M. Henri Massé, et le secrétaire général, M. René Roy, ont lancé un appel pressant aux 500 000 membres de la centrale afin qu’ils fassent barrage à l’ADQ lors des prochaines élections.

La FTQ, ses syndicats et ses Conseils régionaux seront très présents durant cette campagne électorale qui, en raison des enjeux en cause, s’annonce comme l’une des plus importantes des quarante dernières années.

Cinq priorités et dix-huit revendications « La plate-forme électorale de la FTQ touche cinq grandes priorités, dit M. Roy : les relations du travail, la santé, l’éducation, l’économie et l’emploi, ainsi que la famille. Elle contient dix-huit revendications précises sur lesquelles nous solliciterons des engagements des partis, engagements dont nous allons informer nos membres avant le vote. »

Parmi ces revendications, M. Roy insiste sur les suivantes :
ÉLECTION 2003
• Des ressources adéquates pour la Commission des relations du travail et la Commission des normes du travail;

• La mise en place de dispositions facilitant l’organisation des travailleurs et travailleuses autonomes;

• Une loi sur les fermetures d’entreprises et les licenciements collectifs, incluant des mécanismes de formation et de recyclage de la main-d’œuvre;

• Des mesures incitatives ciblées pour l’implantation en région d’entreprises de deuxième et troisième transformation;

• Une loi québécoise enchâssant les principes d’accessibilité, d’universalité, d’intégralité, de transférabilité, d’imputabilité et de gestion publique du système de santé et de services sociaux, ainsi qu’un financement public adéquat permettant de traduire ces principes dans la réalité quotidienne des usagers;

• Un financement adéquat du système public d’éducation et des moyens éprouvés pour lutter contre le décrochage scolaire;

• Un effort plus soutenu dans la mise en œuvre de l’équité salariale;

• Le maintien et le parachèvement du programme de garderies à 5 $;

• La mise en place d’un régime québécois d’assurance parentale.


Pour un choix éclairé


Travail et société


Santé – la panacée du secteur privé


Les bons d’éducation… ou le démantèlement du système public


ADQ, PLQ et fiscalité


Politique familiale


ADQ : mettre en pièces l’industrie de la construction


Des engagements clairs de la part des candidats
Cette plate-forme a été adoptée par le Conseil général de la FTQ, l’instance suprême de la centrale entre les congrès. La FTQ interpellera à ce sujet tous les partis et leurs candidats. « Des rencontres auront lieu avec les candidats et candidates dans les comtés en vue d’obtenir des engagements clairs de leur part », indique M. Roy. Ces rencontres se feront à l’initiative des 17 Conseils régionaux de la FTQ, qui présenteront aussi des priorités régionales et locales.

Par ailleurs, la FTQ a lancé une vaste opération d’information auprès de ses membres en vue de les sensibiliser aux grands enjeux du prochain scrutin, afin qu’ils puissent faire un choix éclairé et voter en toute connaissance de cause. Cette opération s’appuie notamment sur la diffusion à grande échelle d’un document qui analyse les programmes des principaux partis en lice, l’ADQ, le Parti libéral et le Parti québécois. « Il en ressort généralement que le programme du PQ est le plus proche de nos positions, mais c’est le programme de l’ADQ qui, de loin, est le plus dangereux, non seulement pour les travailleurs et travailleuses mais pour toute la population », constate M. Roy.

Le programme rétrograde de l’ADQ
De son côté, le président de la FTQ, Henri Massé, a dénoncé vertement le programme de l’ADQ : « Au gré des sondages et de l’humeur publique, l’ADQ, tel un caméléon, a adapté son langage et ses promesses au goût du jour. Mais malgré ces artifices, cela ne change rien à la trame de fond antisyndicale et anti-travailleurs de ce parti qui menace la paix sociale au Québec. »

M. Massé a rappelé ce qui est survenu en Ontario sous le gouvernement conservateur de Mike Harris, qui sert de modèle à l’ADQ. Il a donné de multiples exemples des politiques de démantèlement des services publics ontariens : la déréglementation inconsidérée qui a provoqué des hausses considérables du prix des loyers et de l’électricité; la réduction de la protection environnementale qui a eu un impact direct sur la tragédie de l’eau à Walkerton; la réduction de l’accessibilité aux services publics de santé; les coûts élevés de l’éducation, etc. Dans le secteur privé, il a souligné la flambée du travail au noir dans la construction. « Même l’économie ontarienne, jadis plus prospère que la nôtre, a pâti des politiques conservatrices que l’ADQ veut importer au Québec. »

La hache dans la concertation
Sur le plan économique, l’ADQ veut réduire la taille et le rôle de l’État, tout en mettant la hache dans la concertation avec les partenaires sociaux qui a fait la force de l’économie du Québec. « Je ne me souviens pas d’avoir entendu M. Dumont souligner le travail colossal du Fonds de solidarité de la FTQ dans le maintien et la création d’emplois au Québec », note M. Massé. « Le programme économique de l’ADQ est un recueil de recettes magiques, déjà abandonnées ailleurs, qui risquent de causer de graves dommages à une économie québécoise qui se porte plutôt bien, notamment grâce à l’intervention de l’État. C’est cela qui nous inquiète le plus. »

Du côté de la fiscalité, les solutions simplistes de l’ADQ suscitent aussi l’inquiétude. À ce sujet, M. Massé rappelle que la politique fiscale conservatrice de l’administration Bush n’est pas étrangère aux grandes difficultés que vit l’économie américaine.

Santé et éducation : attaque contre les services publics
En santé, l’ADQ veut accentuer la privatisation du système, entre autres en substituant des cliniques privées aux CLSC comme services de première ligne. « Mais le plus grave, dit M. Massé, c’est cette volonté de recourir au financement privé du système de santé. Et le plus indécent, c’est de prétendre s’inspirer de la Suède social-démocrate, alors qu’il n’y a aucun financement privé du réseau de la santé en Suède et que le niveau des services privés offerts y est inférieur à celui du Québec. »

En éducation, l’ADQ s’attaque aussi au système public en proposant un régime de bons d’études déjà dénoncé de tous côtés.

Enfin, du côté des relations du travail, le programme de l’ADQ veut chambarder le Code du travail en abolissant la formule Rand et en ouvrant la porte à la sous-traitance tous azimuts par l’abolition de l’article 45. Il vise aussi à affaiblir le principe de l’ancienneté et à désyndicaliser le secteur de la construction.

« Tout bien considéré, le programme de l’ADQ est un danger public et nous n’aurons de cesse de le dénoncer sur toutes les tribunes durant la campagne électorale », promet M. Massé.

Bilan généralement positif du gouvernement du PQ
M. Massé a par ailleurs dressé un bilan généralement positif du gouvernement du Parti québécois, soulignant en particulier sa performance remarquable du côté du développement économique et de la création d’emplois.

Il a salué plusieurs réalisations depuis les élections de 1998 : modernisation du Code du travail; reconnaissance des droits des chauffeurs de taxi et des camionneurs indépendants; règlement dans le secteur de la machinerie de production; loi sur l’équité salariale; réforme de la loi sur les normes du travail; hausses du salaire minimum; loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion, ainsi que la réforme municipale. Il a aussi noté les efforts déployés pour mettre en place une politique familiale cohérente : garderies à 5 $, projet de régime d’assurance parentale, dispositions relatives à la conciliation travail-famille.

Le président de la FTQ a cependant pointé du doigt certains éléments négatifs comme les coupures draconiennes dans la santé et l’éducation, les ratés de la Commission sur l’équité salariale, l’abolition des décrets dans l’industrie du vêtement, la situation dans la foresterie et la non-application de la Loi sur la santé et la sécurité du travail dans tous les secteurs.

« Il y a encore du pain sur la planche et nous allons talonner le prochain gouvernement à ce sujet et, aussi, nous allons faire pression pour la mise en œuvre de notre plate-forme électorale », prévient M. Massé.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente plus d’un demi-million de membres.

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