TÉMOIGNAGE : Daniel St-Louis

Daniel St-Louis
Selon moi, le dossier de la francisation n’est pas très vigoureux. Des 35 sections locales que je représente, on en compte que deux où le comité fonctionne. La francisation ne fait pas de vague, elle n’est pas prioritaire. Le gouvernement ne cesse d’imposer des coupures dans le budget de l’Office québécois de la langue française, c’est donc dire que ce n’est pas une priorité pour lui non plus. L’exemple vient de haut! C’est vrai qu’il y a eu plusieurs améliorations et il faut le reconnaître, mais le dossier me semble aujourd’hui au point mort.
Plusieurs de nos membres travaillent pour des multinationales et l’anglais est très utilisé au travail. Mais la vaste majorité parle français, y compris les directions. Les directives et les notes de service circulent en français. Le seul problème découle des programmes informatiques qui sont uniquement en anglais.
On s’entend souvent pour dire que Montréal est une ville multi-ethnique; doit-on pour autant en oublier notre langue? Au Québec, un grand nombre de travailleurs et travailleuses parlent anglais et le monde du travail s’attend à ce que l’on parle anglais, c’est devenu naturel.
Le syndicat est l’un des moteurs importants du projet de francisation. Par contre, avec tout le travail que cela impose et le peu de ressources dont nous disposons, la francisation est loin d’être une priorité syndicale.
Les récentes déclarations des libéraux concernant l’importance des comités ne sont que de beaux vœux pieux. Rien de ce qui a été dit ne sera mis en application. Que ce soit au niveau syndical, gouvernemental ou politique, la francisation doit être politiquement acceptable ce qui, en bout de ligne, ne brasse rien.
La plupart des entreprises de notre section locale ont leur certificat, mais seulement deux unités ont formé un comité actif. S’il arrive que la FTQ propose de la formation en francisation, nous n’hésitons pas à encourager les membres à y participer.