2000.01.05

2000.01.05

Message du Nouvel An de Henri Massé et René Roy – LES PRIORITÉS DE LA FTQ POUR L’AN 2000 : LES JEUNES, L’EMPLOI, LA SYNDICALISATION

Montréal, 5 janvier 2000 – Les grandes priorités de la FTQ pour l’an 2000 sont l’avenir des jeunes, le maintien et la création d’emplois de qualité, ainsi qu’un meilleur accès au syndicalisme grâce à la réforme du Code du travail, ont fait savoir aujourd’hui MM. Henri Massé et René Roy, respectivement président et secrétaire général de la plus grande centrale syndicale québécoise, à l’occasion de leur Message du Nouvel An.

Des engagements à respecter
Les dirigeants de la FTQ ont d’abord tenu à rappeler au premier ministre du Québec, M. Lucien Bouchard, qu’il n’a pas encore concrétisé les engagements qu’il a pris personnellement à l’égard de la centrale lors des dernières élections, notamment quant à la réforme du Code du travail. Jusqu’ici, le bilan législatif est maigre et la centrale espère qu’il va s’améliorer cette année. Si un gouvernement ne respecte pas ses engagements, il ne devrait pas se surprendre qu’il y ait une certaine forme de cynisme politique et de morosité dans la population.

La croissance économique est au rendez-vous et l’ampleur des surplus budgétaires devrait permettre à Québec de réinvestir, en priorité, dans la santé – principale préoccupation des gens – , l’éducation et les programmes sociaux, tout en commençant aussi à réduire les impôts. Les contribuables sont en effet en droit de s’attendre à une baisse de leur fardeau fiscal afin d’améliorer, même marginalement, leur niveau de vie.

La FTQ espère que le gouvernement fédéral accroîtra ses transferts aux provinces afin que Québec puisse augmenter sa marge de manœuvre. Celle-ci s’annonce quand même plus grande que prévu grâce à la croissance économique.

Colloque FTQ sur les jeunes
La question de l’avenir des jeunes préoccupe au plus haut point la FTQ, à deux mois de la tenue à Québec du Sommet sur la Jeunesse. Pour préparer ce Sommet, la centrale tient d’ailleurs les 27 et 28 janvier, à Montréal, un grand colloque qui constitue une première du genre dans le milieu syndical. Sur le thème « Branchés sur une même solidarité », plusieurs centaines de délégués – dont la moitié auront moins de 35 ans – examineront le rôle et la place des jeunes dans les milieux de travail et les syndicats. Un des débats majeurs portera sur les moyens de contrer la précarité de l’emploi qui frappe surtout les jeunes.

La FTQ est la centrale qui représente le plus grand nombre de jeunes de moins de 35 ans, soit quelque 140 000, qui forment près de 30 % de son membership. Contrairement à certains préjugés, ce sont les jeunes de moins de 25 ans qui sont les plus ouverts au syndicalisme, selon un sondage CROP réalisé pour le compte de la FTQ.

Pour aider les jeunes, la FTQ a mis l’épaule à la roue en lançant le Fonds étudiant solidarité-travail du Québec, en collaboration avec son Fonds de solidarité et le gouvernement du Québec. Ce fonds, dont la mise de départ a été de 20 millions de dollars, a permis l’été dernier à plus de 400 jeunes des niveaux secondaire, collégial et universitaire de faire des stages rémunérés en milieu de travail dans des syndicats, des coopératives, des groupes communautaires et des PME. On espère en accueillir près de 500 l’été prochain.

La bataille de l’emploi
Par ailleurs, la FTQ, ses syndicats et son Fonds de solidarité vont continuer à tout mettre en œuvre pour contribuer au maintien et au développement de l’emploi. L’objectif est de réduire le taux de chômage au Québec sous la barre des 9 %, sur une base annuelle, et de faire mieux que les prévisions économiques selon lesquelles il se créera 68 000 emplois cette année – selon la Caisse de dépôt – , comparé à quelque 75 000 en 1999. L’objectif est aussi de rattraper puis de dépasser le taux moyen de création d’emplois du reste du Canada.

Pour stimuler l’emploi, la FTQ propose entre autres qu’on investisse dans un vaste programme de rénovation des infrastructures collectives : réfection des aqueducs et des égouts, entretien et construction de routes et de barrages, enfouissement des fils électriques, etc. La FTQ participe à la Coalition pour le renouvellement des infrastructures, où elle est la seule organisation syndicale aux côtés des associations patronales et des municipalités.

Pour la FTQ, les syndicats font partie de la solution si on veut gagner la bataille de l’emploi et même du plein emploi. Si on les traite vraiment en partenaires, ils peuvent travailler en concertation avec les employeurs et les gouvernements. C’est ce qui se passe à Emploi-Québec, où tous les partenaires ont déployé récemment de très grands efforts pour que l’organisme reparte sur des bases solides. Quand on donne davantage de place aux partenaires sociaux, les choses fonctionnent beaucoup mieux.

Le Fonds de solidarité
Par ailleurs, le Fonds de solidarité de la FTQ travaille à la réalisation de plusieurs projets non seulement de relance mais aussi d’expansion et de démarrage d’entreprises, ces deux derniers volets ayant représenté les trois quarts de ses investissements l’an dernier. Le Fonds a contribué en 1999 à la création, au maintien et au soutien de plus de 10 000 emplois, ce qui porte son total à plus de 80 000 depuis sa fondation. Parmi ses succès récents, il y a la relance de Dominion Bridge (Groupe ADF) à Lachine, de Owens Corning à Candiac et de Paccar (ex-Kenworth) à Sainte-Thérèse.

Le Fonds travaille actuellement à la relance du transporteur aérien InterCanadien. Il est aussi prêt, au besoin, à intervenir comme partenaire dans le dossier de la papetière Gaspésia à Chandler.

L’actif net du Fonds s’élève à plus de trois milliards de dollars et il compte maintenant près de 400 000 actionnaires.

La réforme du Code du travail
Autre priorité pour l’an 2000 : la réforme du Code du travail, en vue de donner un meilleur accès au syndicalisme à tous ceux et celles qui ne peuvent encore profiter de ses avantages, surtout parmi les petits salariés. La FTQ presse le premier ministre Bouchard et sa ministre du Travail, madame Diane Lemieux, de passer à l’action cette année suite à l’engagement électoral du Parti québécois en ce sens. Cet engagement a été pris par le premier ministre lui-même à l’issue d’une rencontre qu’il a eue avec le bureau de direction de la FTQ au siège social de la centrale, le 19 novembre 1998, lors de la dernière campagne électorale.

Les revendications de la FTQ sont contenues dans une brochure publiée par la centrale, sous le titre « C’est bien meilleur avec un syndicat! », qui démontre l’urgence pour le Québec de se donner un nouveau Code du travail pour l’an 2000. La centrale réclame, entre autres, que les procédures d’accréditation soient plus rapides et efficaces de façon à réduire les délais et à limiter les pratiques patronales déloyales. On veut ainsi contrer l’antisyndicalisme primaire de certains employeurs comme les restaurants McDonald’s, par exemple.

Par ailleurs, dans l’industrie du taxi et dans celle du camionnage indépendant, la FTQ attend des lois particulières qui permettront aux chauffeurs de se regrouper pour négocier leurs conditions de travail. Elle attend aussi que Québec légifère pour que les travailleurs forestiers, qui travaillent maintenant pour plusieurs exploitants, puissent à nouveau être représentés par un syndicat. Enfin, elle réclame que les travailleurs de la construction aient la juridiction sur les travaux concernant la machinerie de production.

Des percées syndicales
Selon les données du ministère du Travail, ce sont les syndicats de la FTQ qui recrutent le plus de nouveaux membres chaque année. A titre d’exemples, dans le secteur privé, ils ont fait des percées importantes en 1999 dans l’alimentation (tous les magasins Loblaw), les services financiers (plusieurs caisses populaires), les services culturels (librairies Renaud-Bray et personnel d’accueil des cinémas), le vêtement (Gildan) et la technologie (les 500 salariés du fabricant de disques compacts et CD-ROM Disque Améric à Drummondville). Dans les services publics, entre autres, une requête en accréditation a été déposée au nom des quelque 2 500 professionnels d’Hydro-Québec.

D’autres campagnes de syndicalisation sont actuellement en cours, notamment auprès des téléphonistes de la nouvelle compagnie Nordia dont plusieurs travaillaient auparavant pour Bell.

La FTQ représente près de 45 % des syndiqués québécois, comparé à environ 20 % chacun pour les syndicats indépendants et la CSN, 10 % pour la CEQ et 5 % pour la CSD.

Le Collège FTQ-Fonds
En terminant, l’année 2000 sera marquée à la FTQ par le début des activités du Collège québécois FTQ-Fonds, un nouveau « collège du travail » voué à la formation avancée et au perfectionnement des conseillers et conseillères des syndicats affiliés. Comme son nom l’indique, cette institution syndicale de haut niveau a été mise sur pied à l’initiative de la centrale et de son Fonds de solidarité. La première session de formation commence le 17 janvier.

Le Collège FTQ-Fonds est « un outil pour le syndicalisme de demain », souligne-t-on dans sa brochure de présentation. C’est un projet innovateur axé sur les besoins de formation théorique et pratique des syndicalistes. Il vise à améliorer leur capacité de faire face aux enjeux économiques, sociaux et politiques du nouveau millénaire.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente près d’un demi-million de membres.

Source

  • FTQ
  • https://www.ftq.qc.ca

Renseignements

  • Louis Fournier
  • lfournier@ftq.qc.ca

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