Un Noël blanc, le goût de l’aventure ou …

Mario Pino est originaire de la République du Honduras. Il habite le Québec depuis décembre 1989. Mais qu’est-ce qui a bien pu amener Mario à venir s’établir au Québec?

« Mon beau-père était déjà installé à Montréal. Ma belle-mère voulait aller rejoindre son mari, mais ne voulait pas s’éloigner de sa fille unique, ma femme. Parce que je ne voulais pas séparer ma femme de ses parents, j’ai décidé de venir au Québec. Le premier travail que j’ai trouvé a été dans le secteur de l’entretien ménager pour l’entreprise Distinction. Je dois vous dire que Distinction embauche plus de 1 800 personnes, en très grande partie d’origine immigrante. Ses activités sont concentrées à Montréal.

D’« hésitant » à militant
« C’est à cause d’un grief si, aujourd’hui, je suis président de ma section locale. Un jour, je me suis rendu au bureau du syndicat pour déposer un grief et là, de fil en aiguille, j’ai été invité par un conseiller syndical à m’intéresser à cette vie syndicale. J’ai hésité longtemps avant d’accepter. On peut dire que je suis passé d’« hésitant » à militant. J’ai été délégué pendant quatre ans et par la suite élu président. »

Mon parcours d’intégration
Aujourd’hui, Mario nous dit à quel point il est difficile d’évoluer dans un milieu de travail quand on est un immigrant et que l’on ne connaît pas la langue commune. « À mon arrivée au Québec, je ne parlais pas français. C’est mon beau-père qui m’a trouvé un emploi dans le secteur de l’entretien ménager. Comme je ne parlais pas français, mon beau-père m’a donné comme conseil : “ Dis oui à tout ”. C’est ce que j’ai fait. Par la suite, j’ai suivi des cours de français pendant deux mois sur mes heures de travail. Le plus difficile dans un parcours d’intégration pour une personne qui ne parle pas français, c’est d’être toujours obligé de passer par une tierce personne pour à peu près tout. On a toujours besoin de faire valider nos démarches. On ne connaît pas les lois, on ne connaît pas nos droits. Chez nous, tous les voisins se parlaient. Ici, ce n’est pas comme ça. Le premier hiver, en plus d’être froid, il nous a confinés à l’isolement. »

Dans le feu de l’action« Mes fonctions de président de la section locale 6281 de l’Union des employés et employées de service (UES-800) m’ont fait prendre conscience des besoins des personnes immigrantes lorsqu’elles arrivent sur le marché du travail québécois. On peut dire que dans bien des cas, le nouvel arrivant travaille parce qu’il a un besoin urgent de travailler et qu’il oublie tout le reste. Je crois que le syndicat devrait informer, former et sensibiliser davantage. Il faut amener les travailleurs et travailleuses immigrants à s’impliquer activement dans la vie syndicale. C’est important que les nouveaux travailleurs puissent se reconnaître dans la structure syndicale. Pour ma part, je puis témoigner de la richesse du mouvement syndical. Je crois qu’il s’agit d’un outil d’intégration des plus efficaces. Il nous apprend à communiquer avec le milieu patronal et syndical. Il nous apprend à écouter nos confrères et consoeurs. Il nous ouvre les portes du savoir parce qu’une fois dedans, nous cherchons des solutions pour aider nos confrères et consoeurs. Je crois qu’il n’y a pas de sentiment plus gratifiant que celui que l’on ressent quand on a réussi à aider quelqu’un qui semblait ne pas trouver d’issue. »

Voilà Mario Pino. Faut pas chercher midi à quatorze heures. C’est ça la force du mouvement syndical.

Bordé par la mer des Caraïbes, le Nicaragua et le Guatemala, la République du Honduras compte une population de 6,5 millions d’habitants et est certes l’un des pays les plus pauvres de l’Amérique centrale.

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