Nacira Drif, femme déterminée

Nacira Drif, originaire de Khemisset, une ville de 110 000 habitants, située à 70 km de Rabat, capitale du Maroc, rêvait, depuis son plus jeune âge, de voyager et de vivre sous d’autres cieux. Devenue coiffeuse, Nacira, avec le temps, s’était faite à l’idée qu’elle ne quitterait jamais son pays. Parfois, les rêves de jeunesse s’envolent…

Quand l’inattendu réveille le rêve

Au moment où elle s’y attendait le moins, un ancien voisin, vivant au Québec et en visite au Maroc, lui propose de l’épouser. En octobre 2006 commence l’aventure québécoise pour Nacira et son époux.

À son arrivée, Nacira ne connaissait personne, ne parlait pas français et ne se sentait pas très rassurée dans une grande ville de culture occidentale comme Montréal. Ses premiers mois au Québec, elle les a donc vécus dans le plus grand isolement et très dépendante de son mari. Lorsque survint son divorce, quelque temps plus tard, Nacira se retrouve encore plus seule.

« Ce moment a été terrible. J’avais peur de tout. J’avais peur de parler en français au point de ne pas répondre au téléphone. Je ne sortais pas de la maison et lorsque je devais le faire, je ne parlais à personne. Malgré toutes ces peurs, je savais que je devais travailler pour survivre, car il n’était pas question pour moi de retourner au Maroc. Mes parents sont décédés et mes cinq frères et quatre sœurs sont éparpillés un peu partout dans le monde. Je me serais retrouvée toute seule et sans beaucoup d’aide dans mon propre pays.»

L’inattendu se produisit encore une fois. Nacira découvre qu’elle a une cousine et une amie algérienne vivant au Québec. Elles l’aident et l’accompagnent dans ses démarches pour se trouver un emploi et pour apprendre le français. C’est à travers cette nouvelle amitié qu’elle fait la connaissance de Louise Mercier, coordonnatrice des activités de la section locale 800 de l’Union des employés et employées de service. Avec l’aide de cette dernière, Nacira trouve un emploi de nuit en entretien ménager pour l’entreprise Empire et s’inscrit dans le programme de francisation offert par son syndicat.

Une nouvelle langue, de nouveaux rêves

« L’aide que m’a apportée la section locale 800 de l’UES dans un moment où j’avais vraiment besoin d’un coup de main a été déterminante pour moi. Maintenant que j’ai appris le français, j’ai repris goût à la vie et je sais que les jours qui viennent seront meilleurs »

Les cours de français qui sont donnés dans les locaux de la section locale 800 vont au-delà de la simple leçon de français; on enseigne aussi les lois et les droits du travail. Cela permet également de comprendre toute la dimension de l’action syndicale.
Aujourd’hui, Nacira se bâtit un réseau d’amis et d’amies issus de diverses nationalités et à son tour vient en aide à d’autres personnes.

Quand je vois des femmes en détresse qui sont découragées, cela me rappelle mes débuts au Québec. Je peux à mon tour, avec l’aide de mon syndicat, les soutenir et les aider à trouver des solutions».
Nacira, mariée à un mexicain depuis plus d’un an, caresse un nouveau rêve : fonder une famille. Elle a aussi l’intention de retourner aux études, en informatique, pour se trouver un emploi lui permettant d’assurer son autonomie et se donner de nouvelles perspectives d’avenir.

Le courage de Nacira est remarquable. Par son témoignage, elle illustre une fois de plus que l’action syndicale s’avère un instrument d’intégration aux dimensions techniques et humaines.

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