Luciana Parial ou l’histoire d’une femme de coeur

Luciana Parial, femme de volonté et de courage, femme de chambre à l’hôtel Delta de Montréal, est native de Bulacan, ville du même nom que la province du nord-ouest des Philippines.

Cette histoire commence en 1979 lorsqu’elle décide de quitter son emploi en manufacture et de signer un contrat d’embauche avec une agence pour aller travailler à Catania, près de Palerme, en Italie. Elle n’est pas la première à aller travailler à l’étranger. Au moins 500 000 femmes le font chaque année aux Philippines.

On peut lire dans une publication officielle du gouvernement du Canada que dans les années 1990, la République des Philippines est « le premier exportateur de main-d’oeuvre de la planète, et ce pays est décrit comme la plus grande nation migrante. On compte plus de huit millions de travailleurs et de travailleuses philippins migrants dans plus de 186 pays du monde ».

« Ce n’est pas par plaisir que j’ai quitté mon pays 1979, loin de là. J’avais besoin d’argent et je voulais améliorer mon sort », raconte Luciana Parial qui a travaillé trois ans en Italie comme gardienne d’enfants. Elle apprend l’italien et rêve du Canada où, dit-on, la vie est si belle. Elle signe à nouveau un contrat d’embauche en 1982 et se retrouve à l’emploi d’une famille de Montréal où elle travaillera pendant près de deux ans.

Entre-temps, Luciana devient citoyenne canadienne. Elle quitte cet emploi et se fait embaucher dans une manufacture de vêtements pour hommes. Et, c’est ainsi que de fil en aiguille Luciana trouve un emploi de femme de chambre à l’hôtel Delta où elle travaille depuis 1988. C’est là que pour Luciana se révèle l’importance de parler le français, langue qu’elle ne connaît pas et qu’elle n’a jamais eu besoin d’utiliser en raison de la nature des fonctions exercées jusqu’à ce jour. Elle s’inscrit à un programme de francisation offert par le gouvernement du Québec. Son manque de connaissance du français l’empêche d’élargir, comme elle le désire, ses échanges avec son entourage.

Un jour, le dialogue naît entre Luciana et le président de sa section locale des TCA, Romiale Anthony. Ce dernier l’incite fortement à assister aux réunions et à s’impliquer dans la vie syndicale. Ce qu’elle fait. « C’est là où j’ai appris le sens de la solidarité et toute la force qui peut s’en dégager pour changer les choses.» Aujourd’hui, Luciana parle bien le français. En plus de son travail de femme de chambre et de déléguée syndicale, elle milite au sein d’un organisme communautaire de citoyens et citoyennes originaires des Philippines.

Pour la FTQ, l’histoire de Luciana revêt un caractère particulier; c’est l’illustration même de ces millions de personnes qui, pour diverses raisons, doivent quitter leur pays d’origine pour sortir de la misère. On les appelle les travailleurs et travailleuses migrants. Tous et toutes n’ont pas la même chance dans leur recherche d’une plus grande justice sociale et de pouvoir créer de nouvelles solidarités. Luciana semble y être parvenue.

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